Le passeport biométrique arrive enfin
Enfin !
Par : Azzeddine Bensouiah
Le passeport biométrique arrive enfin ! Après une première tentative, du temps de Noureddine Yazid Zerhouni, qui a fini par un flop monumental, le département de Daho Ould Kablia semble avoir pris tout le temps qu’il faut pour que l’opération soit réalisable et pratique.
Cette opération, purement technique, est une obligation édictée par la direction de l’aviation internationale qui fait que, dans peu de temps, seuls les passeports biométriques seront reconnus comme documents de voyage. Mais, en Algérie, le fossé numérique et les pesanteurs bureaucratiques sont tels qu’une opération pareille ressemble aux douze travaux d’Hercule !
Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais surtout les mentalités surgelées qui ont pris racine dans l’administration qui font que chaque changement est synonyme de blocages et de tracasseries.
L’on se souvient de l’introduction du fameux extrait de naissance 12S censé simplifier définitivement la vie des citoyens. La promesse s’est vite transformée en cauchemar. L’on se souvient également de la tristement célèbre fiche de police imposée au début de l’expérience au demandeur de passeport et où il était question de ramener un “tuteur” pour attester que vous êtes bel est bien la personne que vous prétendez être ! Sans parler de la liste d’amis du lycée, du service national qu’il fallait absolument citer pour prétendre au sésame.
Les mentalités rétrogrades sont l’ennemi du progrès et l’Algérie excelle en la matière. Que ce soit pour le passeport biométrique, ou les autres documents d’identité, nous sommes à la traîne de la traîne et l’on a honte d’exhiber nos papiers en dehors de nos frontières, tellement ils ressemblent à des pièces préhistoriques. Lorsque, chez les voisins, on peut se faire délivrer ses documents administratifs y compris dans un supermarché, on continue, chez nous, à agir comme si le monde a cessé de tourner.
Le meilleur exemple — ou le pire ? — nous vient de ce fameux passage à la téléphonie mobile de 3e génération. Un chantier fou, selon notre gouvernement, alors que des pays moins bien nantis que nous sont, depuis des années déjà, dans la 3,5 et s’apprêtent à introduire la 4e génération, avec des débits qui donneront sûrement le tournis à nos “experts” chargés des technologies de la communication.
Le progrès ne se mesure pas seulement en l’acquisition de matériel dernier cri. Il est, avant tout, une affaire de mentalité.