Les nouvelles missions de l’école en Algérie
Les nouvelles missions de l’école en Algérie
Les enseignants violents et les parent s irresponsables dans la mire de la nouvelle loi La loi n° 08-04 du 23 janvier 2008, portant loi d’orientation sur l’Education nationale en Algérie, vient d’être publiée dans le Journal officiel et entre donc en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire.
Le texte fixe les dispositions fondamentales régissant le système éducatif national et considère, dans son article 2, que « l’école algérienne a pour vocation de former un citoyen doté de repères nationaux incontestables, profondément attaché aux valeurs du peuple algérien, capable de comprendre le monde qui l’entoure, de s’y adapter et d’agir sur lui et en mesure de s’ouvrir sur la civilisation universelle ». A ce titre, l’éducation a pour finalités d’enraciner chez nos enfants le sentiment d’appartenance au peuple algérien ; de les élever dans l’amour de l’Algérie et la fierté de lui appartenir ainsi que dans l’attachement à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et aux symboles représentatifs de la Nation. Elle doit aussi affermir la conscience, à la fois individuelle et collective, de l’identité nationale, ciment de la cohésion sociale, par la promotion des valeurs en rapport avec l’islamité, l’arabité et l’amazighité. A elle d’imprégner les générations montantes des valeurs de la Révolution du 1er Novembre 1954 et de ses nobles principes et de contribuer, à travers les enseignements de l’histoire nationale, à perpétuer l’image de la nation algérienne en affermissant leur attachement aux valeurs représentées par le patrimoine historique, géographique, religieux et culturel du pays. De même, elle se doit de former des générations imprégnées des principes de l’Islam et de promouvoir les valeurs républicaines et l’Etat de droit. Voilà pour la définition et la vocation. Quant aux missions de l’école, elles visent à garantir à tous les élèves un enseignement de qualité favorisant l’épanouissement intégral, harmonieux et équilibré de leur personnalité en leur donnant la possibilité d’acquérir un bon niveau de culture générale et des connaissances théoriques et pratiques suffisantes en vue de s’insérer dans la société du savoir. L’article 5 énonce que l’école doit agir « en relation étroite avec la famille dont elle est le prolongement ». Aux collectivités locales de participer à la prise en charge de la demande d’éducation nationale, en infrastructures et en activités. L’article 10 rappelle, fort heureusement, que « l’Etat garantit le droit à l’enseignement à toute algérienne et tout algérien sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale ou l’origine géographique ». L’enseignement est gratuit à tous les niveaux dans les établissements relevant du secteur public de l’Education nationale. Ainsi, l’enseignement est obligatoire pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 6 à 16 ans révolus. Toutefois, la durée de la scolarité obligatoire peut être prolongée de deux (2) années, en tant que besoin, en faveur d’élèves handicapés. Les manquements des parents ou des tuteurs légaux les exposent à une amende allant de cinq mille (5.000) à cinquante mille (50.000) dinars algériens. Autre point édifiant sur le changement du contexte, selon l’article 16, l’école devant être préservée de toute influence ou manipulation à caractère idéologique, politique ou partisan, « toute activité politique ou partisane est formellement interdite dans l’enceinte des établissements scolaires publics et privés ». Tout contrevenant aux dispositions de cet article s’expose à des sanctions administratives sans préjudice des poursuites judiciaires. Par ailleurs, les châtiments corporels, les sévices moraux et toutes formes de brimades sont interdits dans les établissements scolaires et les contrevenants s’exposent à des sanctions administratives, sans préjudice des poursuites judiciaires. Dans cette veine, les enseignants sont en même temps responsables des dégradations causées par les élèves au moment où ceux-ci se trouvent sous leur contrôle. Par ailleurs, une place importante est réservée aux parents d’élèves en leur qualité de « membres de la communauté éducative ». Les associations de parents d’élèves, constituées conformément à la législation en vigueur, peuvent d’ailleurs faire des propositions au ministre chargé de l’Education nationale et aux directions de l’Education au niveau des wilayas. Outre les mesures institutionnelles et organisationnelles (sur lesquelles nous reviendrons), le texte définit encore mieux les responsabilités du ministre dans ce domaine, précise les contours de l’éducation préparatoire et codifie l’enseignement fondamental à travers ses trois paliers, avec cette nuance de substituer le terme « enseignement technique » par « enseignement technologique ». L’organisation et le fonctionnement des établissements sont consacrés, de même que la guidance scolaire (appelée autrefois orientation), l’évaluation, l’enseignement pour adultes, la classification des personnels, l’action sociale, la carte scolaire ainsi que les organes consultatifs, dans ce texte qui fait donc abrogation de l’ancienne loi datant de 1976. Amine B. — La Voix de l’Oranie |
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