Pour les responsables algériens, l’opération vise un triple objectif à travers ce projet “unique dans l’histoire du pays, sensible et très compliqué”, selon M. Zerhouni.
Le nouveau passeport biométrique électronique (PBE) et la nouvelle carte d’identité nationale biométrique numérique (CNIBE) seront délivrés dès l’année prochaine. L’annonce a été faite, hier, par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zehouni, lors d’une conférence tenue à Alger et exclusivement consacrée à ce sujet.
En présence des premiers responsables de la Gendarmerie et de la Police nationales, ainsi que des walis-délgués d’Alger et des présidents d’APC, le ministre de l’Intérieur s’est étalé sur le processus de fabrication des nouvelles pièces d’identité, leurs spécificités, les avantages qu’elles devraient générer aussi bien pour les citoyens que pour l’administration, mais aussi des objectifs attendus de ce vaste chantier.
Au-delà du processus de réalisation de ces nouveaux documents administratifs, il y a lieu de rappeler que l’Organisation internationale de l’aviation civile a exigé de tous les pays l’adoption, à partir du 1er avril 2010, des passeports biométriques. Mais pour les responsables algériens, l’opération vise un triple objectif à travers ce projet “unique dans l’histoire du pays, sensible et très compliqué”, selon M. Zerhouni. Il s’agit, évidemment, de fabriquer des passeports biométriques électroniques à partir d’avril 2010, mais aussi des cartes nationales d’identité biométriques électroniques d’ici la fin 2010, sinon le début 2011, mais aussi, et surtout, l’établissement, d’ici 2013, d’un fichier national de l’état civil. En plus, cette opération permettra de doter chaque citoyen algérien d’un numéro identifiant national unique (NIN), comme cela se fait dans les pays développés. Ce document réduira le recours à divers autres documents administratifs et permettra à faire de la carte d’identité un titre multifonctionnel et rendra plus fiable la réalisation et la consolidation des statistiques. Le projet vise à unifier et à simplifier les procédures de demande de passeport et de carte d’identité. Ainsi, de nouveaux formulaires seront mis à la disposition des citoyens pour l’établissement de leurs documents. Les daïras seront dotées du matériel adéquat pour entamer les opérations de collecte de données d’état civil, des empreintes digitales, des photos et des signatures numérisées.
Un centre national de production des titres d’identité et de voyage sécurisés, secondé par un autre centre de production de secours, sera le point nodal de toute cette opération. Pour réussir une opération d’une telle envergure, les logiciels indispensables ont été mis à la disposition de tous les acteurs, ainsi qu’un réseau intranet haut débit de plus de 600 mégabits, sans compter le réseau de fibres optiques long de 65 000 kilomètres. “C’est le réseau le plus puissant d’Algérie”, dira-t-il.
En outre, un portail Web sera mis à la disposition des citoyens qui pourront y télécharger les formulaires et même faire leurs demandes de retrait de documents. Tout en reconnaissant que l’opération de numérisation de l’état civil avance bien, M. Zerhouni affirmera que l’opération devrait être clôturée en 2013.
Parmi les nouveautés du projet, le citoyen fournira le même et l’unique dossier pour l’établissement du passeport et de la carte d’identité. Un dossier qui sera demandé une fois dans la vie au citoyen.
Toutefois, un nouveau document entrera en vigueur et sera exigé pour l’établissement du passeport et de la carte d’identité. Il s’agit de l’acte de naissance n°12-S. Un document rédigé sur un papier de banque et signé exclusivement par le P/APC. En outre, le citoyen devra faire appel au témoignage d’un garant dont les références et la photo figureront dans le formulaire de demande de passeport.
Les citoyens disposant de passeport au format actuel, qui continuera à être délivré jusqu’au 31 mars 2010, pourront continuer à voyager avec les documents actuels au-delà de cette date, et ce jusqu’à leur expiration. Automatiquement, tous les passeports seront biométriques à la fin du 1er trimestre de 2015.
Il en est de même pour les cartes d’identité encore valides jusqu’à leur expiration.
Actuellement, 25 millions de cartes d’identité et 5 millions de passeports sont en circulation. Il est prévu la confection de 3 millions de passeports pour les mineurs qui devraient être munis désormais de leur propre passeport pour voyager. Donc, huit millions de passeports à renouveler dans un délai de cinq ans.
L’opération devrait toucher, au départ, 25 daïras-pilotes avant d’être généralisée sur l’ensemble du territoire (551 daïras). Pour ce faire, 1 500 ingénieurs d’État en informatique ont été recrutés et ont suivi des formations adéquates. À ce titre, une quinzaine de centres de production dans le monde ont été visités par les responsables algériens chargés de cette opération. “L’expertise est essentiellement algérienne”, fera remarquer le ministre, qui indiquera que le coût de l’opération avoisinerait les 20 millions d’euros, pour les équipements, sans compter les consommables. À ce sujet, il laissera entendre que le citoyen payerait plus cher son passeport, même si la décision revient au Conseil du gouvernement ou au Conseil des ministres.
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quasiment infalsifiables»