Les travailleurs de la SNVI dénoncent le “bradage

SNVI Rouiba

Les travailleurs s’inquiètent pour l’avenir de leur entreprise

le 02.03.11 | 01h00


Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) s’inquiètent quant à l’avenir de leur entreprise. C’est ce qu’ils ont démontré hier à travers la tenue d’un rassemblement devant la direction générale de la SNVI, à la zone industrielle de Rouiba.

Les protestataires, venus des différentes divisions et unités de l’entreprise, justifient leur action par la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur entreprise. «Les responsables actuels sont incapables de trouver des solutions aux problèmes qui empêchent la relance des activités de notre entreprise», regrette M. Benmouloud, SG du syndicat. Et d’ajouter avec colère : «C’est une honte ! Les travailleurs  pensent à l’avenir de l’entreprise plus que ses dirigeants.  Au début, on fabriquait plus de 5000 véhicules par an, mais aujourd’hui on ne dépasse même pas les 1200.» M. Benmouloud estime que «l’équipe aux commandes actuellement ne pourra pas réaliser le plan d’investissement mis en place par les pouvoirs publics pour le développement de l’entreprise».

Ce plan, qui a été décidé par le conseil de participation de l’Etat en septembre 2010, prévoit la filialisation de l’entreprise dans un délai n’excédant pas les trois mois et son accompagnement par l’effacement du découvert bancaire et des dettes vis-à-vis du Trésor public. «On arrive à peine à réaliser 30% de nos objectifs alors qu’on a tous les moyens pour faire mieux. L’Etat doit assumer ses responsabilités», lance un autre syndicaliste qui menace de recourir à d’autres actions si aucune mesure dans le but de redresser la situation n’est prise.  Les représentants des travailleurs demandent, dans une déclaration rendue publique, de désigner des managers compétents et dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite d’une opération de cette envergure. Le syndicat lance également un appel pressant au propriétaire de l’entreprise (l’Etat, ndlr), de prendre en charge toutes ces inquiétudes afin d’éviter de voir ce projet sombrer dans l’échec et mettre en péril la pérennité de l’activité et de l’emploi.

Outre cela, les travailleurs ont tenu par la même occasion à dénoncer «le rappel injustifié des retraités, le bradage du patrimoine de l’entreprise et le non-respect par le PDG des résolutions du conseil d’administration et des engagements qu’il a pris devant les membres du conseil syndical». «On demande de laisser la place aux jeunes. Celui qui est retraité ne doit pas être responsable. Il y a 800 cadres à la SNVI dont 500 environ ont des diplômes d’ingénieur ou de licence. Pourquoi ne leur donne-t-on pas leur chance», tonne, M. Messaoudi, le SG général de l’union locale de l’UGTA, sous les applaudissements des travailleurs qui réclamaient le changement. «Je connais un cadre supérieur retraité qui occupe trois postes au niveau de trois entreprises différentes. La plupart sont recrutés sans aucune difficulté, alors que d’autres ne savent même pas écrire une demande», s’indigne-t-il, avant d’inviter à mettre en place une commission d’audit pour faire la lumière sur le dossier.

Ramdane Koubabi


Edition du Mercredi 02 Mars 2011

Actualité

Les travailleurs de la SNVI dénoncent le “bradage”
La zone industrielle de Rouiba en ébullition

Par : M. T.


La pluie et le froid n’ont pas empêché les centaines de travailleurs de la SNVI de Rouiba de se rassembler, hier matin, dans l’enceinte du siège de la direction générale pour dénoncer la gestion de  leur entreprise. Aux cris de “barakat le bradage de l’entreprise, oui au changement”, les manifestants qui considèrent cette manifestation comme une première action de leur mouvement ont scandé, durant plus d’une heure, d’autres slogans hostiles aux actuels dirigeants de la SNVI accusés de mener l’entreprise vers la faillite. “On ne peut plus faire confiance à ces responsables qui ont failli à leur mission”, lance d’emblée M. Benmouloud, secrétaire général du syndicat d’entreprise qui préconise un changement radical au niveau du staff dirigeant de l’entreprise. “Comment accepter que l’entreprise continue à produire seulement 30% de ses objectifs alors que l’État a mis tous les moyens pour susciter une vraie relance”, indique l’orateur qui voit mal les responsables actuels de la SNVI mettre en application les mesures de relance décidées par les pouvoirs publics. “À cause de cette mauvaise gestion, la production de la SNVI est passée de 7 000 camions par an à 1 200 unités par an”, ajoute-t-il précisant que les comptes de gestion de l’entreprise pour les années 2008 et 2009 n’ont jamais été encore certifiés. M. Benmouloud n’a pas manqué de souligner l’aide fournie par l’État à la SNVI pour relancer l’outil. “Mais cet argent peut être considéré, d’ores et déjà, comme de l’argent jeté par la fenêtre si les dirigeants actuels seront toujours en place”. Et d’ajouter : “Un nouveau plan de relance exige de nouveaux responsables, et la SNVI ne manque pas de cadres jeunes et compétents pour mener cette mission”. 
Le représentant syndical a qualifié les dernières mesures prises par les pouvoirs publics de salutaires, notamment la résolution du Conseil de participation de l’État (CPE) datée du 27 septembre 2010 qui recommande la filiation de la SNVI et son accompagnement par des mesures financières, ainsi que l’effacement de ses dettes suivi de la mise en place d’un plan d’investissement.  “Mais ces mesures avantageuses et uniques risquent de ne jamais voir le jour si elles ne sont pas accompagnées par d’autres décisions visant à injecter une nouvelle dynamique au niveau du management et de l’équipe dirigeante”, a affirmé M. Benmouloud en lançant un appel pressant aux pouvoirs publics leur demandant de prendre en charge ces préoccupations avant que ça ne soit trop tard. “Il faut éviter que ce projet de relance sombre dans l’échec, ce qui risque de mettre incontestablement en péril la pérennité de l’outil de travail”, a-t-il dit, comme il s’est interrogé sur le rappel de cadres retraités pour gérer l’entreprise pendant que les jeunes cadres diplômés sont toujours marginalisés. 
De son côté, M. Messaoudi,, secrétaire général de l’union locale UGTA de Rouiba a fustigé les dirigeants des sociétés de gestion de participation (SGP) qui continuent à recourir aux anciens retraités pour gérer l’outil de production. “Ce pays manque-t-il de cadres jeunes aptes à mener ces missions”, s’est-il interrogé avant de citer l’exemple d’une entreprise qui a eu recours à un cadre retraité pour la gérer, une EPE alors qu’il exerce dans une autre entreprise en tant que consultant. “Ce cadre âgé de 72 ans perçoit trois salaires alors que des jeunes éprouvent encore des difficultés pour trouver un emploi”, a-t-il lancé.

www.liberte-algerie.com



02/03/2011
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