JERUSALEM/BEYROUTH (Reuters) - Israël a annoncé la levée, jeudi à compter de 15h00 GMT, de son blocus aérien et maritime du Liban en place depuis huit semaines.
Cette décision a été rendue publique mercredi dans un communiqué des services d'Ehud Olmert, qui précise que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et Kofi Annan ont assuré le Premier ministre israélien que "les forces internationales sont prêtes à prendre le contrôle des postes aux ports et aéroports libanais".
Peu après l'annonce israélienne, les autorités libanaises ont demandé officiellement au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan d'autoriser le déploiement de bâtiments de guerre allemands, appelés à surveiller les côtes libanaises dans le cadre de la Finul renforcée.
A New York, des responsables des Nations unies ont dit s'attendre à ce que l'Allemagne prenne la tête d'une petite armada qui devrait comprendre des navires d'autres pays. Des bâtiments français, italiens, grecs et britanniques vont constituer un déploiement temporaire, ont-ils dit.
Quelques heures avant l'annonce israélienne, le gouvernement libanais avait juré de forcer le blocus israélien si ce dernier n'était pas levé dans les 48 heures comme l'envisageait le secrétaire général de l'Onu.
Le blocus a été imposé par l'Etat hébreu le 13 juillet, au lendemain de la capture de deux militaires israéliens par les miliciens chiites libanais du Hezbollah. Tsahal avait alors déclenché une guerre totale au Sud-Liban contre le Hezbollah, qui a duré 34 jours et s'est achevée grâce à l'entremise des Nations unies.
Ce blocus, qui interdisait notamment l'accès aux ports libanais et donnait à Israël le contrôle intégral de la desserte de l'aéroport international Rafic-Hariri de Beyrouth, était ressenti par beaucoup de Libanais comme une atteinte à leur souveraineté et comme une sorte de châtiment collectif.
TREVE FRAGILE
En visite à Ankara pour tenter de persuader la Turquie d'augmenter sa contribution à la Finul élargie, Kofi Annan s'est employé à faciliter une levée du blocus israélien conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
"J'ai le sentiment que ça se rapproche. Et que les Nations unies et les pays contributeurs sont en mesure de réagir très vite", avait confié sur Europe 1 le général français Alain Pellegrini, commandant de la Finul élargie, interrogé sur la date d'une levée de blocus du Liban.
Interrogé sur le cessez-le-feu, le général a déclaré: "Oui, bien sûr, qu'il reste fragile. Il reste fragile tant qu'il y a une présence israélienne au Liban parce que tout incident, tout malentendu, toute provocation peut dégénérer très rapidement".
Pour une source politique libanaise, l'Etat juif devra dans un premier temps cesser de contrôler la desserte aérienne de Beyrouth. Le gouvernement libanais invitera alors immédiatement l'Onu à l'aider à organiser la surveillance du littoral. Des bâtiments de guerre français, italiens et grecs croiseraient au large des côtes à titre provisoire, ouvrant ainsi la voie à la fin de l'emprise israélienne sur les ports libanais.
EMISSAIRE SECRET DE L'ONU
British Airways/BMED a annoncé son intention de reprendre ses vols directs vers la capitale libanaise après avoir reçu des assurances en matière de sécurité du gouvernement britannique.
Alexandre Ivanko, porte-parole du général Pellegrini, a d'autre part annoncé que la Finul avait officiellement protesté mardi auprès d'Israël sur les violations de l'espace aérien libanais et sur d'autres atteintes à la trêve des combats.
Lors de son étape turque, Kofi Annan a annoncé l'envoi dans la région, d'ici la fin de la semaine, d'un émissaire secret concernant l'épineux dossier des deux militaires israéliens faits prisonniers début juillet par le Hezbollah.
En visite au Caire, le chef de la diplomatie libanaise, Faouzi Salloukh, a exclu une libération des deux soldats en l'absence de pourparlers avec l'Etat hébreu sur un échange de prisonniers libanais.
"Aucun des deux militaires israéliens ne sera remis en liberté tant qu'il n'y aura pas de négociations sur un échange de prisonniers libanais et israéliens", a-t-il dit en marge d'une conférence ministérielle arabe.
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