Libye: les Etats-Unis vont employer des drones armés
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Libye: les Etats-Unis vont employer des drones armés
Les Etats-Unis vont utiliser des drones armés au-dessus de la Libye, où les rebelles ont gagné jeudi du terrain dans l'Ouest en s'emparant d'un des postes frontaliers avec la Tunisie. Pour permettre une plus grande précision dans les frappes de la coalition internationale, en évitant en particulier les victimes civiles, le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, a annoncé que deux drones armés seraient en permanence engagés au-dessus de la Libye. Jeudi 21 avril 2011, 22h53 Une centaine de soldats pro-Kadhafi, dont des officiers, ont fui côté tunisien pour échapper aux rebelles. Ils ont été interrogés par des militaires tunisiens, puis ramenés quelques heures plus tard en territoire libyen, à une vingtaine de kilomètres du poste contrôlé par les rebelles.
Au poste-frontière, jonché de balles, les insurgés ont hissé de nombreux drapeaux aux couleurs de la rébellion. Selon un chef de l'opération rebelle, "entre 5 et 10" soldats pro-Kadhafi ont été tués et 25 blessés. Complètement désert depuis que les forces gouvernementales libyennes interdisaient tout passage, le poste-frontière ressemblait jeudi soir à un grand embouteillage, des centaines de véhicules passant dans un sens ou dans l'autre. Des combats secouent depuis plusieurs jours l'Ouest libyen. Plus de 100 personnes avaient été tuées le week-end dernier à Nalout et Yefren, deux villes de cette région pilonnées par les forces loyalistes, selon des habitants de cette région à majorité amazighe (berbère). Dans la nuit de mercredi à jeudi, des raids de l'Otan ont fait sept morts et 18 blessés parmi les civils dans la région de Khellat Al-Ferjan, au sud-ouest de Tripoli, selon l'agence officielle libyenne Jana. L'Otan a fait état jeudi d'une frappe aérienne dans cette région contre un "bunker abritant un centre de commandement et de contrôle au milieu d'une base militaire". Elle a dit n'avoir "aucune indication de victimes civiles". A Tripoli, le régime du colonel Kadhafi s'est dit "très triste" de la mort mercredi de deux journalistes étrangers à Misrata, ville assiégée et bombardée par ses forces depuis près de deux mois, tout en affirmant que son armée n'était pas responsable.
Le photographe et documentariste britannique Tim Hetherington et le photographe américain Chris Hondros, 41 ans tous les deux, ont été tués par un obus de mortier. Un tir de mortier a également touché mercredi à Misrata deux médecins ukrainiens, tuant l'homme et blessant grièvement sa consoeur. L'Ukraine a enjoint jeudi ses centaines de ressortissants en Libye de quitter ce pays. Tim Hetherington Les corps des deux photographes et du médecin ont été transportés par bateau à Benghazi, où ils étaient attendus dans la soirée pour être rapatriés. Un ferry turc a débarqué plus de 900 réfugiés de Misrata à Benghazi, sous les yeux de dizaines d'habitants espérant apercevoir des proches dont ils sont sans nouvelles depuis des semaines, toutes les communications étant coupées. Il devait poursuivre sa route pour déposer 600 réfugiés supplémentaires à Tobrouk. Le président du Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), Moustapha Abdeljalil, reçu mercredi à Paris, a plaidé pour une "intensification" des frappes, en particulier à Misrata, "où la situation est très grave". Si la France a exclu toute intervention au sol, elle a annoncé, tout comme l'Italie et le Royaume-Uni, l'envoi de conseillers militaires. Quelques officiers français effectuent déjà une mission pour conseiller le CNT. Rome va envoyer dix instructeurs à Benghazi et Londres "moins de 20 militaires". Le président américain Barack Obama a dit "soutenir" la décision des alliés d'envoyer des conseillers militaires mais Mme Clinton a explicitement exclu que les Etats-Unis en envoient eux-mêmes. La secrétaire d'Etat américaine a invité à la patience, comparant la campagne de l'Otan en Libye à celle menée au Kosovo en 1999: "Je vous rappelle que les Etats-Unis et d'autres partenaires avaient bombardé des cibles en Serbie pendant 78 jours". Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé que l'envoi de conseillers militaires marquait le début d'une opération "terrestre", un acte "risqué et aux conséquences imprévisibles". La nouvelle a en revanche réjoui les insurgés sur le front Est. "Si on combine le courage de nos rebelles avec l'expérience des conseillers militaires, on obtiendra des résultats de premier plan", a déclaré un insurgé à Ajdabiya. "Nous voulons des armes et une formation. Le reste, nous pouvons le faire nous-mêmes", a-t-il ajouté. Après de violents combats, la ville, située à 160 km au sud de Benghazi, a connu sa 3e journée consécutive de calme, permettant aux rebelles de renforcer leurs positions |
Le président syrien Bachar al-Assad à la télévision d'Etat, le 16 avril 2011 (Photo /AFP/Archives) |
Le président Assad a promulgué jeudi des décrets levant l'état d'urgence et allégeant le dispositif sécuritaire en Syrie, où des opposants ont lancé sur Facebook des appels à de nouvelles manifestations vendredi contre le régime.
Bachar al-Assad a promulgué trois décrets, approuvant la levée de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis 48 ans, l'abolition de la Cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception, et un changement de la réglementation concernant les manifestations, a annoncé la télévision syrienne.
Jeudi 21 avril 2011, 18h14
Le gouvernement avait adopté mardi des projets de loi approuvant ces mesures pour tenter de calmer un mouvement de contestation inédit qui a éclaté le 15 mars.
La fin de l'état d'urgence, en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas en mars 1963, est l'une des principales revendications des contestataires, avec la libération des prisonniers politiques. M. Assad avait promis samedi qu'il serait levé dans une semaine maximum.
Mais les opposants ont estimé que ces mesures n'allaient pas arrêter la répression.
Après la levée de l'état d'urgence, "les détenus politiques et de conscience doivent être libérés, les opposants en exil autorisés à rentrer, les arrestations doivent être bannies et les manifestations autorisées, mais (les autorités) ne vont pas appliquer la loi", ont assuré des opposants sur Facebook, avant la promulgation des décrets.
Un groupe a lancé via ce réseau social un appel à manifester pour une journée baptisée "Vendredi saint", coïncidant avec le jour commémorant la Passion du Christ, qui s'annonce comme une journée-test de la détermination de l'opposition.
"Vendredi saint, 22 avril 2011, un seul coeur, une seule main, un seul objectif", ont indiqué les organisateurs sur une page où l'on voit un clocher d'église entre deux minarets.
Image prise avec un téléphone mobile de manifestants à Banias, en Syrie, le 19 avril 2011 (Photo /AFP/Archives) |
Jeudi, quelque 150 étudiants ont organisé un sit-in dans la ville de Hassaké, à 600 km au nord est de Damas, en solidarité avec les manifestants dans les autres régions syriennes, selon un témoin et un militant des droits de l'Homme.
Les manifestants se sont rassemblés près de la faculté des lettres à Hassaké, scandant des slogans "pour la liberté et l'unité nationale" et contre le racisme, a dit à l'AFP le militant.
Ils ont affirmé leur solidarité avec les villes de Deraa (sud) où a commencé la contestation contre le régime, de Banias (nord ouest), Homs (centre) et Douma près de la capitale, qui ont connu de violentes manifestations.
Mardi, les autorités avaient prévenu qu'elles n'accepteraient aucune nouvelle manifestation "sous n'importe quel slogan". Elles accusent des "gangs armés criminels" d'être à l'origine de la contestation et le ministère de l'Interieur a promis de mater une "rébellion armée de groupes salafistes".
Image prise avec un téléphone mobile de manifestants à Banias, en Syrie, le 19 avril 2011 (Photo /AFP/Archives) |
Mais, selon les experts, même si les islamistes participent au mouvement de protestation, ils n'en sont ni à l'initiative, ni à la tête.
"Ils sont certainement présents mais ne le dirigent pas, car cette manifestation populaire ne s'appuie pas sur les anciens partis politiques", selon Rime Allaf, chercheuse syrienne au Chatham House de Londres.
Le président Assad a nommé un nouveau gouverneur à Homs, à 160 km au nord de Damas, où des violences ont eu lieu, en remplacement de l'ancien gouverneur limogé le 7 avril, a annoncé l'agence officielle Sana.
Mercredi soir, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a fait part de la "vive inquiétude" que lui inspire la situation à Homs où des manifestants ont été tués, et a demandé au gouvernement syrien d'engager un "réel processus politique".
Huit manifestants ont été tués lors de la dispersion d'un sit-in qui s'est prolongé dans la nuit de mardi à mercredi à Homs pour réclamer le départ du président Assad, selon un militant des droits de l'Homme
******Libye: les rebelles ont pris un des postes frontaliers avec la Tunisie
Des rebelles libyens le 20 avril 2011 Ã Misrata (Photo Odd Andersen/AFP) |
Les rebelles libyens ont pris jeudi matin le contrôle de l'un des principaux postes-frontière entre la Libye et la Tunisie, a rapporté un témoin.
Après de brefs combats vers 07H30, les insurgés libyens se sont emparé des bâtiments du poste-frontière situé près de Wazzan, sur la route reliant la ville libyenne de Nalout à la localité tunisienne de Dehiba, selon ce témoin.
Jeudi 21 avril 2011, 11h09
Plusieurs centaines de rebelles en liesse célébraient cette prise stratégique par des tirs de joie, arborant le drapeau de la monarchie devenu symbole de la contestation contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Certains paradaient dans la benne d'un bulldozer et des dizaines de véhicules de rebelles étaient présents à ce poste-frontière, situé à environ 200 km au sud du principal poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdiri.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, 150 à 200 soldats pro-Kadhafi sont passés désarmés côté tunisien pour se protéger.
Des combats secouent depuis plusieurs jours l'Ouest libyen. Plus de 100 personnes ont été tuées le week-end dernier à Nalout et Yefren, deux villes au sud-ouest de Tripoli pilonnées par les forces loyales à Mouammar Kadhafi, selon des habitants de cette région que 10.000 Libyens ont déjà fuie pour se réfugier en Tunisie.
Une grande partie de la région d'Al-Jabal Al-Gharbi est contrôlée par la rébellion, selon des habitants.
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