PENURIE DE PAIN EN VUE
LA FARINE MANQUE DANS LES BOULANGERIES
PENURIE DE PAIN EN VUE
20% des boulangeries sont déjà fermées au niveau national
LA FARINE MANQUE DANS LES BOULANGERIES
Pénurie de pain en vue | |
Une pénurie de pain pointe à l’horizon. Les boulangers commencent à baisser rideau. Les minoteries se plaignent de ne pas être suffisamment approvisionnées en blé tendre. Devant cette situation, le ministère du Commerce dit qu’il allait enquêter sur le manque de farine à l’origine de cette pénurie. Une crise de pain se profile à l’horizon. C’est ce que nous a déclaré, hier, le président de la Fédération nationale des boulangers Youcef Kallafat, entité affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Et à notre interlocuteur de situer la cause : «La pénurie de la farine». Aujourd’hui, à «l’allure où vont les choses, le risque d’une pénurie de pain est plus que jamais palpable», dira-t-il. D’autant que les sollicitations des boulangers auprès du premier responsable du secteur sont restées sans suite, du moins jusqu’à ce jour. «Nous avons à moult reprises interpelé le ministre du Commerce sur cette situation des plus épineuses, sans pour autant que ce dernier daigne intervenir pour régler de la manière la plus concrète le problème. Toutes nos sollicitations sont restées jusque-là lettre morte. Le département de Mustapha Benbada s’est contenté de nous promettre une simple enquête sur les raisons de cette pénurie aiguë de farine». Au niveau des minoteries, c’est la même attitude. Ces dernières se plaignent de ne pas être suffisamment approvisionnées en blé tendre. 20% DES BOULANGERIES SONT DÉJÀ FERMÉES AU NIVEAU NATIONAL Entre les propos des uns et les arguments des autres, la pénurie de pain s’est déjà installée au niveau de certaines régions : 20% des boulangeries sont déjà fermées au niveau national. Dans certaines communes à l’image de Meftah, dans la wilaya de Blida, sur 20 boulangeries, 12 seulement sont en activité alors que la ville de Boufarik enregistre un manque terrible de pain, indiquera derechef le président de la Fédération des boulangeries, non sans imputer la responsabilité, au cas ou les choses s’aggravent davantage dans les jours à venir, aux différents responsables du secteur. «Nous ne sommes nullement responsables de cette situation. Si actuellement, les boulangeries ne travaillent pas, c’est parce qu’avant tout il y a un manque cruel de farine. C’est là , la seule explication valable justifiant ces fermetures en cascade des boulangeries», se défend-il, avant de préciser, histoire de répliquer à ceux qui les accusent de baisser délibérément le rideau : «Il ne faut surtout pas tromper l’opinion publique par des idées on ne peut plus insensées qui n’existent que dans l’imaginaire de leurs auteurs.» Soulignons dans ce sillage, que certaines voix estiment que les boulangers, par ces fermetures, exercent une sorte de «chantage» pour faire valoir leurs revendications portant essentiellement sur deux points : réduction des charges fiscales, subvention pour l’acquisition de la matière première. Il faut dire que les stocks dont disposent, pour le moment, les boulangeries ne peuvent pas tenir au-delà d’une semaine, si ce n’est pas moins. D’ailleurs, ces derniers, afin de continuer à produire du pain, ont dû réduire de moitié leurs capacités de production journalière. Mais le stock ne pourra pas tenir longtemps : «Une fois celui-ci épuisé, la pénurie totale et nationale du pain deviendra alors inévitable», avertira notre interlocuteur. Il est à souligner que le nombre des boulangeries au niveau de la Capitale est de l’ordre de 1500 dont un nombre important active dans l’informel. Sur ce chiffre, le président de la Fédération ne veut rien avancer en se contentant de dire que celui-ci est bien important. Pour ce qui de l’épineuse question de la vente du pain dans les espaces publics, notre interlocuteur indiquera que les boulangeries se dédouanent du phénomène et que la responsabilité incombe aux services d’hygiène des APC ainsi qu’aux éléments de la police. | |
Amokrane Hamiche |