PRODUCTION DU LIVRE SCOLAIRE 56 nouveaux programmes scolaires

56 nouveaux programmes scolaires conçus pour cette année
Vers l'ouverture au privé du commerce des manuels

Pour cette 4ème année de réforme entamée en 2003 par le département de l'éducation nationale, la commission nationale des programmes  (CNP) a conçu 54 nouveaux programmes pour les classes de réformes, à savoir la 4ème année primaire et moyenne et la 2ème année secondaire.

Deux autres nouveaux programmes sont également élaborés pour la 3ème année du premier palier, suite à la décision du gouvernement d'avancer l'introduction d'histoire et de géographie pour  cette classe.
L'introduction de tous ces programmes a induit l'édition de 46 nouveaux manuels scolaires. Ce qui porte le nombre de livres mis à la disposition des élèves pour cette rentrée scolaire à 53 millions dont 47 millions sont destinés à couvrir les besoins des niveaux concernés par la réforme (les quatre  premières années primaires et moyennes, les deux premières années secondaires) et 6 millions pour les besoins des niveaux non concernés par la réforme (5ème et 6ème année fondamentale et la terminale).
Toutes ces données chiffrées ont été communiquées hier par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid et Ahcène Lagha, directeur général de l'Office national des publications scolaires (ONPS) lors d'une journée d'information et de communication durant laquelle le ministre a tenu à apporter tous les éclairages nécessaires sur cette question placée au cœur de la réforme.
Faisant un bilan exhaustif de cette opération d'élaboration de manuels scolaires, le ministre expliquera que depuis l'installation de la commission nationale des programmes composée de scientifiques et d'experts pédagogiques qui veillent sur le contenu du livre scolaire, ce dernier est devenu une institution de l'Etat et les problèmes qui étaient liés à la qualité aussi bien du contenu que du contenant ainsi la quantité de manuels produits de leurs prix ont été résolus.
En effet, M.Benbouzid affirmera que depuis l'entame de la réforme, 90% des  programmes ont pu être changés et la disponibilité du livre scolaire est totale, puisque avec 53 millions de manuels produits et l'objectif de dépasser les 65 millions l'année prochaine, tous les besoins des 7,5 millions d'élèves scolarisés au niveau des 24.000 établissements du territoire national sont couverts.
Il rappellera également que ces performances en termes d'impression des manuels n'ont été possibles qu'avec la participation des entreprises publiques (ENAG, SIA, ANEP, PSA) aux côtés de l'ONPS. Avant la mise à niveau de la réforme, l'ouverture au privé n'était pas encore possible ou que le ministre ne voulait prendre aucun risque. En ce sens, il notera "je ne suis, ni contre l'ouverture en direction du privé, ni contre la levée du monopole mais je ne veux pas que cela se  fasse au détriment de l'élève". Toutefois, le ministre fera savoir que des pourparlers seront entamés prochainement avec les syndicats des libraires pour leur confier la commercialisation des manuels scolaires avec des marges de bénéfices, afin de permettre aux   élèves qui auront détruit ou égaré leurs livres au cours de l'année scolaire de se les procurer chez les libraires.      
Gratuité des manuels scolaires pour les élèves nécessiteux

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=27060&ed=MTI5NQ==

PRODUCTION DU LIVRE SCOLAIRE
Le privé sera associé
04 septembre 2006 - Page : 24

Cette démarche devra attirer un grand nombre d'opérateurs vers ce marché juteux.

Nous comptons associer, prochainement, le secteur privé dans la production du livre scolaire, a déclaré hier le ministre de l'Education, M.Benbouzid, lors de la visite qu'il a effectuée à l'Onps (Office national du livre scolaire). Cette démarche devra attirer un grand nombre d'opérateurs vers ce marché juteux, comptant plus de 7,5 millions de «clients» scolarisés.


Il est attendu, en effet, que le ministère de l'Education fasse recours, à partir de l'année prochaine, aux opérateurs privés dans la production du livre scolaire. Cela, afin de donner plus de fluidité à la production et à la distribution des manuels. Outre les imprimeurs, il sera procédé, selon le ministre, à la conclusion de conventions avec les librairies privées en vue de les intégrer dans le circuit de la vente du livre scolaire.
Il y a lieu de signaler, à cet effet, que pas moins de 53 millions de li-vres ont été produits puis acheminés vers les établissements scolaires éparpillés aux quatre coins du pays. Cette énorme production, réalisée entre les mois d'octobre et d'août écoulés, avait été assurée, en intégralité, par les entreprises publiques dont 70% par l'Onps et 30% par l'Anep (Agence nationale d'édition et de publicité) et le PSA (Pari sportif algérien). Benbouzid a écarté, par ailleurs, la possibilité d'une contribution du secteur privé dans l'élaboration des programmes. Il a estimé que la question est tellement délicate et décisive pour l'avenir du pays que l'Etat exclue toute participation du privé.
Pour rappel, le ministère de l'Education avait associé, au cours de l'année scolaire 2003/2004, les éditeurs privés dans la mise en place de 6 manuels scolaires, avant de prendre la décision de les éloigner du secteur de l'édition. Une décision justifiée par le fait que les manuels édités par les privés ne répondaient pas aux normes de la réforme voulue par le ministère.
Une année plus tard, le privé à été écarté, aussi, de la production et la distribution suite aux pénuries de livres scolaires constatées, l'année 2004/2005, dans plusieurs régions. Benbouzid, a d'ailleurs, évoqué cet épisode en rappelant, que «les opérateurs privés ont gagné des sommes faramineuses en prenant part à l'impression du livre scolaire, mais ils n'ont pas tenu leurs engagements concernant, la qualité, le respect des échéances et l'acheminement du produit aux établissements». Tout en appuyant sur la grande rentabilité du marché du livre scolaire, Benbouzid a averti, que le futur partenariat avec le privé, sera mieux étudié pour remédier à l'expérience «pas satisfaisante» des années précédentes.
Au sujet des erreurs entachant les manuels scolaires, le ministre a expliqué que la production de 53 millions de livres en l'espace d'une année, est une prouesse qui comporte également des malfaçons. Pour faire face à ce problème, le commis de l'Etat a indiqué que la commission d'homologation des programmes, installée la semaine dernière, se chargera de la vérification et de la correction de toutes les erreurs.
Cela, ajoute-t-il, avant d'envoyer les correctifs aux 48 directeurs d'éducation qui vont, pour leur part, les transmettre à tous les établissements. Dans le but d'éviter un éventuel blocage, seuls les manuels comportant trop d'erreurs seront retirés et remplacés immédiatement.
S'agissant du renouvellement des programmes, le ministre a indiqué que les manuels serons revus et améliorés chaque 4 ans, suivant, ainsi, les mutations qui se produisent, incessamment, dans le monde. Benbouzid a profité de la présence soutenue de la presse nationale pour lancer un appel aux parents d'élèves en disant: «il est inutile d'acheter le livre chez les informels à des prix exorbitants, les manuels seront disponibles en quantités suffisantes et à des prix abordables, et même gracieusement offerts à 3 millions d'élèves. Et ce, ajoute-t-il, «dans tous les établissements scolaires de l'Algérie»

 

 

 

Les écoles privées ont été, elles aussi, touchées par la pénurie du livre scolaire. Même si certaines ont, tant bien que mal, réussi à se procurer cet outil pour l'ensemble de leurs élèves.
Au lycée privé El-Macir d'El-Biar, après avoir longtemps attendu leur quota promis par le ministère de l'Education qui devait être livré au mois de juillet dernier, au même titre que les écoles publiques, ce sont les enseignants exerçant au sein de cet établissement qui ont pris le problème en charge. Etant également enseignants dans les écoles publiques, «nous avons convenu qu'ils achètent tous les livres nécessaires pour les revendre à nos élèves. A vrai dire, nous n'avions pas d'autre choix», explique Mme Sanhadji, directrice de ce lycée ouvert en 1998. La solution a été certes efficace pour cet établissement mais a, sans doute, également concouru à accentuer le déficit enregistré dans les écoles publiques.
L'autre point abordé avec notre interlocutrice concerne l'autorisation délivrée par la direction de l'éducation à tout élève désirant réintégrer l'école publique après des années de scolarité dans les établissements privés. Pour Mme Sanhadji, le problème se pose uniquement pour ceux issus des écoles privées qui ont été fermées suite à une décision ministérielle, à l'image des écoles turque et saoudienne. Pour les autres, le problème ne se pose pas, à condition que les parents soient munis d'un document justifiant la scolarisation de leurs enfants dans une école privée agréée

Inaccessible manuel, manque de transport, surcharge des classes
La rentrée scolaire, un mois après
Par Assia Boucetta
http://www.infosoir.com/

Un mois après la rentrée scolaire et les promesses de Ben- bouzid d'assurer à 100% la couverture des besoins des élèves en livres scolaires, un manque flagrant est constaté au niveau de certains établissements. Le déficit touche, curieusement, à la fois les classes qui ne sont pas concernées par la réforme et celles qui le sont. Et ce, malgré les dispositions prises par la tutelle de prendre en main le problème de distribution des manuels en désignant des responsables chargés de cette mission au niveau des 48 wilayas du pays.
Ces derniers devaient s'assurer de la disponibilité du livre avant même les grandes vacances scolaires.
Le déficit enregistré dans les anciens ouvrages paraît toutefois compréhensible dans les classes en instance de réforme, étant donné que ceux-ci seront intégralement modifiés d'ici à deux ans.
Mais qu'en est-il des ouvrages des classes touchées par la réforme, à savoir les quatrième années primaire et moyenne et la deuxième année secondaire ?
La question se pose avec acuité et reste sans réponse.

A. B


1• C'est aussi une question de prix
2• Ecole privée et manuel scolaire
3• L'origine du déficit
4• Parole aux parents d'élèves
5• Les livres manquants
6• Avis des syndicats
8• L'écueil du bac
8• Nouvelle mesure

C'est aussi une question de prix

Insuffisance n

 Le dysfonctionnement qu'a connu la distribution des livres scolaires au niveau des établissements a, assurément, occulté toutes les autres déficiences de cette rentrée scolaire.

Les professionnels sont unanimes à dire que le système de distribution mis en place pour l'année scolaire en cours est faillible et réclament des commissions pour s'assurer de la disponibilité des livres dans tous les établissements.
Et afin de parer aux imperfections susceptibles d'affecter la disponibilité de cet important outil de travail aussi bien pour les élèves que pour les enseignants dans le futur, ils appellent à un réajustement des opérations de distribution. Le problème du manuel scolaire ne réside cependant pas seulement dans sa disponibilité, mais également dans son prix excessif, notamment pour les parents ayant plusieurs enfants scolarisés. A titre d'exemple, l'ensemble des livres scolaires de la 6e année primaire coûte 1 800 DA, ceux de la 8e AF et de la 1re AS sont à 2 400 DA pour chacun des cycles. Sur un autre registre, le taux d'occupation des classes à travers le pays demeure immuable pour cette rentrée scolaire. Dans certaines wilayas, il dépasse de loin la norme internationale qui est de 26 à 36 élèves au maximum par classe, d'où l'opération de recensement du nombre d'élèves par classe au niveau des 48 wilayas, qui va être entamé à partir de ce mois d'octobre. Cette opération a pour objectif, selon le ministère de l'Education, de mettre en place une carte nationale sur le taux d'occupation par wilaya.
S'agissant du transport scolaire, le déficit demeure important, notamment dans les zones rurales.
A Alger, à titre illustratif, le problème se pose avec acuité dans les communes démunies. On en dénombre une vingtaine souffrant de l'absence de moyens de transport, dont Hraoua, Bordj El-Kiffan, Réghaia, Dar El-Beïda, Tessala El-Merdja, Draria et Souidania. Mais même dans les wilayas totalement couvertes, les écoliers déplorent le non-respect des itinéraires et des horaires.
A toutes ces insuffisances viennent se greffer l'état des lieux général dans nos établissements qui enregistre, selon les 60 chefs d'établissements scolaires réunis, récemment, lors de la seconde phase du programme d'appui à la réforme du système éducatif lancé dans le cadre de Meda 2, une grande demande relative à l'organisation pédagogique, à la vie scolaire, aux pratiques d'évaluation et autres problèmes liés à l'environnement de l'école.

Ecole privée et manuel scolaire

Les écoles privées ont été, elles aussi, touchées par la pénurie du livre scolaire. Même si certaines ont, tant bien que mal, réussi à se procurer cet outil pour l'ensemble de leurs élèves.
Au lycée privé El-Macir d'El-Biar, après avoir longtemps attendu leur quota promis par le ministère de l'Education qui devait être livré au mois de juillet dernier, au même titre que les écoles publiques, ce sont les enseignants exerçant au sein de cet établissement qui ont pris le problème en charge. Etant également enseignants dans les écoles publiques, «nous avons convenu qu'ils achètent tous les livres nécessaires pour les revendre à nos élèves. A vrai dire, nous n'avions pas d'autre choix», explique Mme Sanhadji, directrice de ce lycée ouvert en 1998. La solution a été certes efficace pour cet établissement mais a, sans doute, également concouru à accentuer le déficit enregistré dans les écoles publiques.
L'autre point abordé avec notre interlocutrice concerne l'autorisation délivrée par la direction de l'éducation à tout élève désirant réintégrer l'école publique après des années de scolarité dans les établissements privés. Pour Mme Sanhadji, le problème se pose uniquement pour ceux issus des écoles privées qui ont été fermées suite à une décision ministérielle, à l'image des écoles turque et saoudienne. Pour les autres, le problème ne se pose pas, à condition que les parents soient munis d'un document justifiant la scolarisation de leurs enfants dans une école privée agréée.
L'origine du déficit

57 millions de manuels ont été confectionnés pour cette année scolaire pour un besoin réel estimé a 54 millions. En se fiant à ces chiffres, les besoins des élèves en matière de manuels scolaires auraient dû être largement satisfaits. On est en droit de se demander, dès lors, quelle est l'origine de ce déficit qui continue de susciter l'inquiétude et la colère à la fois des élèves et de leurs parents, qui n'ont trouvé d'autre solution que de faire des photocopies des manuels manquants ou de se les procurer, pendant la récréation, chez leurs camarades des autres classes.
En réponse à cette interrogation qui a soulevé une forte indignation, le chef de cabinet du ministère de l'Education nationale, Brahim Khellaf, a affirmé que le déficit tient au fait que le nombre de livres imprimés, cette année, par l'ONPS ne dépasse pas les 30%. Et pour cause, ajoute t-il, «ces manuels ne serviront plus l'année scolaire prochaine, puisqu'ils seront intégralement modifiés pour répondre aux nouveaux programmes et méthodes scolaires mis en place dans le cadre de la politique de réforme engagée par le secteur de l'Education nationale».
Pour pallier ce déficit persistant, notamment dans les classes de 5e et 6e années primaires et de 3e année secondaire, M. Khellaf a indiqué que «les établissements éducatifs ayant enregistré un déficit en matière de manuels scolaires, notamment ceux des 5e et 6e années primaires et de 3e année secondaire, recevront les livres manquants à travers le transfert du surplus de manuels enregistré dans certaines wilayas».
A noter que cette décision a été prise lors des conférences régionales consacrées au manuel scolaire auxquelles ont participé des directeurs de l'éducation et des représentants des centres de publication et d'archivage pédagogique, a ajouté le responsable.

Parole aux parents d'élèves


Conséquences n Les élèves n'ayant pas réussi à obtenir les manuels de certaines matières ont subi, en plus de ce manque, des sanctions, selon certains parents.

Outrés et mécontents, les parents d'élèves rencontrés à l'entrée du CEM Ourida-Medad, à Alger-Centre, s'insurgent. «On ne peut pas tolérer que des élèves issus de familles aisées puissent suivre normalement leurs cours et que les autres, faute de moyens, soient sanctionnés», déplore Mme Zohra M., mère d'une élève de 8e AF. Pour étayer ses dires, elle avance l'exemple de l'enseignante de français qui n'hésite pas à punir ses élèves «en les sommant de rester debout devant la porte de la classe tout au long du cours, parce qu'ils n'ont pas pu acquérir le livre d'exercices relatif à cette matière».
Elle ajoute que «ce livre est pratiquement introuvable. Pour éviter à ma fille ce genre de sanction, j'ai du faire toutes les librairies pour enfin le trouver chez un marchand ambulant, en très mauvais état.» Et de poursuivre : «L'établissement avait, dès la rentrée scolaire, mis à la disposition des élèves un certain nombre de livres scolaires qui s'est avéré bien en deçà de la demande. De toute évidence, les collégiens issus de familles aisées étaient les premiers à se bousculer pour se procurer les livres scolaires nécessaires à leur cursus. Les autres, cependant, étaient contraints d'attendre la fin du mois avec l'espoir que leurs parents puissent rassembler la somme nécessaire à l'achat de ces ouvrages qui, malheureusement, n'étaient plus disponibles.»
Autre fait marquant de cette rentrée scolaire : les élèves jadis inscrits dans des écoles privées sont tenus de présenter, au cas où ils désirent se réinscrire dans un établissement public, une décision du ministère de l'Education. Celle-ci semble, pourtant, mettre beaucoup de temps à arriver jusqu'aux concernés, comme le confirme Mme Dalila T., rencontrée au ministère où elle est venue réclamer de nouveau le récépissé d'autorisation : «Avec la nouvelle réglementation sommant les écoles privées d'enseigner avec les mêmes programmes dispensés dans les établissements publics, j'ai jugé qu'il n'était plus utile de laisser mon fils poursuivre son cursus scolaire chez le privé, d'autant plus que cela est très coûteux. Le transfert nécessite, cependant, une autorisation du ministère que je n'arrive toujours pas à obtenir un mois après la rentrée scolaire. Ce retard ne peut qu'accroître ses difficultés à suivre ce nouveau programme.»
A. B.

Les livres manquants

n Les livres scolaires occupent la seconde place des ventes, en raison de la forte demande exprimée par les établissements scolaires. Les manuels scientifiques et didactiques forment l'essentiel de cette demande, alors que la littérature religieuse se positionne à la troisième place, avec des niveaux de vente qui oscillent entre 50 et 60% des titres proposés aux lecteurs.
Parmi les manuels scolaires manquants cette année figurent, notamment, ceux relatifs aux matières d'arabe (tome 2), d'éducation islamique, de géographie et d'histoire de la 5e AP et de la 3e AS. Pour la filière sciences humaines, les livres d'arabe, de philosophie et de lecture dirigée (scientifique) ne sont également pas disponibles.

Avis des syndicats

Pauvreté

 Près d'un tiers des élèves scolarisé éprouvent des difficultés à acheter leurs livres en raison de leurs prix exhorbitants.

Les gérants des établissements scolaires peuvent, eux aussi, être responsables du déficit enregistré en matière de manuels scolaires, estime le président du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Meziane Meriane. Même s'il est du devoir du ministère, dit-il, «d'effectuer un suivi rigoureux pour s'assurer que chaque élève est en possession de cet outil de travail qui est très important». Il ajoute que le problème du livre ne se limite pas seulement à sa disponibilité, mais que son prix aussi est excessivement élevé. C'est pourquoi, explique-t-il, un élève sur trois ne possède pas tous les livres scolaires nécessaires à son cursus, ce qui fait que trois millions d'élèves sur les neuf millions scolarisés sont dépourvus de cet outil.
A ces dépenses, déjà insurmontables pour les parents démunis, viennent s'ajouter les frais d'examens du baccalauréat et du BEF qui ne cessent de s'alourdir d'année en année. Cette augmentation est due au fait que «les prix des copies des examens et la rémunération des journées de surveillance ont doublé. En conséquence, cette quote-part, qui devrait être assurée par le ministère de l'Education, est mise au passif de l'élève», indique M. Meriane.
L'autre carence soulevée par notre interlocuteur concerne la surcharge des classes qui, selon lui, a dépassé de loin le seuil toléré par les pédagogues qui est de 26 élèves par classe. «L'ouverture de nouveaux établissements n'a, malheureusement, pas été suivie de nouveaux postes budgétaires. On continue à fonctionner avec le même effectif. Il n'est donc pas étonnant que le taux d'occupation des classes demeure identique», souligne le président du Cnapest qui regrette, par ailleurs, la décision du ministère de l'Education de reporter l'enseignement de la langue française à la troisième année primaire à la prochaine rentrée scolaire. Pour lui, le grand écart remarqué dans le niveau d'acquisition de cette langue entre les régions du littoral et les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux ne peut justifier cette décision. «Il faut placer la barre très haut et prendre en charge le recyclage des enseignants si on veut sortir de ce labyrinthe obscur où patauge l'école algérienne. Les nouveaux programmes mis en œuvre par le ministère n'ont rien à envier à ce qui est dispensé dans les pays développés. L'espoir est donc permis, pour peu que la réforme réussisse», a t-il tenu à préciser. «Il aurait fallu plutôt se pencher sur la lourde charge horaire imposée aux élèves, d'autant plus que ces derniers ne décompressent pas pour récupérer des efforts fournis. En l'absence de loisirs et de moyens de distraction, nos élèves sont surmenés et déboussolés», conclut M. Meriane.

A. B.


L'écueil du bac

S'agissant du taux de réussite au baccalauréat qui n'arrive toujours pas à atteindre la proportion tant escomptée, M. Meriane estime que l'origine de cette défaillance relève de deux facteurs essentiels, à savoir le taux d'occupation des classes et les conséquences de la décennie noire. «Dans une classe de 40 élèves, voire plus, il est difficile aussi bien pour l'élève d'assimiler les cours que pour les enseignants de travailler. Par ailleurs, en faisant face à la poussée intégriste, les pouvoirs publics ont préféré garder les élèves, en dépit de leur très bas niveau, dans les établissements. Arrivés au baccalauréat avec une moyenne générale oscillant entre 5 et 6, ces élèves ne peuvent réussir à cet examen», conclut M. Meriane.

Nouvelle mesure

 

 

n La vente du livre scolaire au marché noir est une réalité confirmée par le directeur de l'Office national des publications scolaires. Il assure, à ce propos, que «ces manuels ne sont pas sortis des dépôts de l'Office», mais qu'«il est fort probable que l'origine de cette déperdition soit les établissements».
Le directeur de l'Office compte introduire cette affaire devant la justice et ester les responsables de cette dérive.
Pour éviter que ce genre de pratique se répète aux prochaines rentrées scolaires et pour en finir avec ces distributions mal gérées, l'Onps a indiqué qu'à partir de l'année prochaine, le manuel scolaire ne sera plus l'affaire des établissements puisqu'il sera disponible dans toutes les librairies du territoire national. L'objectif de cette opération est d'éviter que certaines personnes sans scrupules fassent du business avec le livre scolaire et l'avenir de nos enfants.

A. B.

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04/09/2006
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