Syrie: violents combats à Homs, Alep et Damas, Poutine inflexible

 

Syrie: violents combats à Homs, Alep et Damas, Poutine inflexible

le 06.09.12 | 08h32 | mis à jour le 07.09.12 | 06h24

De violents combats ont opposé jeudi des soldats et miliciens pro-régime à des rebelles qui ont attaqué des barrages dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie, théâtre également d'affrontements meurtriers à Damas et Alep(nord).
 
De violents combats ont opposé jeudi des soldats et miliciens pro-régime à...

De violents combats ont opposé jeudi des soldats et miliciens pro-régime à des rebelles qui ont attaqué des barrages dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie, théâtre également d'affrontements meurtriers à Damas et Alep(nord).
Au lendemain de l'appel à cesser "immédiatement" les violences lancé au régime syrien par les pays arabes, le président russe Vladimir Poutine, fidèle allié de Damas, a demandé aux nations occidentales et arabes de "modifier leur position" sur la Syrie, en dénonçant l'échec de leurs interventions dans d'autres pays comme l'Irak.
A travers le pays, les violences ont fait jeudi au moins 78 morts -- 33 civils, 29 soldats et 16 rebelles -- selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.
Dans la province de Homs, au moins neuf soldats et quatre membres de "comités populaires" armés ont été tués et des dizaines de combattants pro-régime blessés dans des combats dans la région du Krak des Chevaliers, qui abrite le célèbre fort croisé, ainsi que dans Wadi al-Nassara (la Vallée des chrétiens), qui regroupe des villages chrétiens, a indiqué l'OSDH.
Les "comités populaires" sont des groupes de civils qui déclarent prendre les armes pour défendre leurs quartiers et leurs villages contre les rebelles.
"Quand vous avez des combats entre civils armés anti et pro-régime, c'est une guerre civile", a déclaré à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en prévenant que ce phénomène était en augmentation.
Dans la banlieue sud-est de Damas, de "violents combats" opposaient également les forces syriennes aux rebelles à un barrage de l'armée près de l'une des entrées du tombeau de Sayyida Zeinab, un important lieu de pèlerinage chiite, selon l'OSDH.
Des affrontements ont aussi eu lieu dans le quartier sud de Qadam, où deux civils, frères d'un chef rebelle, ont été découverts morts jeudi après avoir été enlevés mercredi soir à un barrage tenu par l'armée.
Une vidéo amateur postée sur YouTube par des militants montre les cadavres ensanglantés de deux hommes, dont l'un a la tête en partie explosée.
"Ingérences"
Dans le nord du pays, l'armée a repris mercredi le pont Barkoum, à 20 km au sud d'Alep, dont les rebelles s'étaient emparés il y a trois semaines, selon une source militaire. Situé sur l'autoroute Alep-Damas, ce pont contrôle l'accès à la région rurale du sud d'Alep. Trois tentatives des rebelles pour le reprendre ont depuis échoué.
Dans la ville même d'Alep, théâtre d'une bataille cruciale depuis la mi-juillet, une dizaine de personnes ont été tuées jeudi soir par la chute d'obus de mortier, pour la première fois dans un quartier à majorité kurde, selon l'OSDH et des témoins.
Il n'était pas possible de connaître dans l'immediat l'origine des tirs.
Ni l'armée ni les rebelles ne se trouvent dans ce quartier jusque là épargné par les violences.
Outre Alep et Damas, les bombardements par les forces du régime ont touché les provinces de Deraa (sud), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest) et Hama (centre).
Sur le plan diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé, en les qualifiant d'"ingérence flagrante dans les affaires intérieures du pays", les propos du président égyptien Mohamed Morsi, qui a appelé de nouveau à un départ du régime actuel.
Le président russe Poutine, allié de Damas, a appelé de son côté les pays qui participent à la recherche d'une solution en Syrie à "modifier leur position".
"Pourquoi la Russie seule devrait-elle réexaminer sa position ?", s'est-il interrogé, en soulignant que les événements des dernières années montraient "que toutes les initiatives de nos partenaires ne (s'étaient) pas terminées comme ils l'avaient souhaité", citant l'Afghanistan et l'Irak.
Cette déclaration intervient alors que l'Union européenne tiendra une réunion de ses ministres des Affaires étrangères vendredi et samedi à Chypre, pour réfléchir en particulier aux moyens de soutenir les efforts du nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.
Les 27 veulent aussi "augmenter leur aide au peuple syrien et aux réfugiés tout en contribuant à la préparation d'une transition politique", selon la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Le président français François Hollande s'est dit à ce sujet à Londres en "plein accord" avec le Premier ministre britannique David Cameron pour "accélérer la transition politique" et "aider l'opposition à se fédérer dans un gouvernement qui pourrait être reconnu demain comme représentant le peuple syrien".
En Jordanie, qui a déjà accueilli 185.000 Syriens, le Premier ministre Fayez Tarawaneh a déclaré que le flux croissant de réfugiés commençait à dépasser les capacités d'accueil, évoquant "un énorme poids" pour son pays.
Et dans un entretien à l'AFP, Mgr Béchara Raï, le patriarche maronite libanais, chef d'une des plus influentes Eglises catholiques orientales, a souligné que les chrétiens de Syrie n'étaient pas en faveur du régime mais attachés avant tout à la stabilité de leur pays.

AFP
 


07/09/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 76 autres membres