Tunisie: l'armée déployée à Tunis, le régime contesté
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AUX amis et amies concernés
ah les coutumes qui perpétuent notre identité
Dilem du Mercredi 12 Janvier 2011 | Vu 2646 fois
Culture La mémoire retrouvée
LA FETE DE YENNAR, LE NOUVEL AN BERBÈRE Par : RACHID HAMATOU |
La fête de Yennayer semble être dans les Aurès un début ou un prélude pour entamer plein d'activités dicté par la nature et surtout l'agriculture. S'il y a une fête qui a pris sa revanche sur l'amnésie, l'oubli et la déculturation, c'est bien Yennar. Spécialement berbère, mais pas exclusivement berbérophone, puisque le nouvel an amazigh est célébré dans les quatre coins du pays, aussi bien dans les régions où l'on s'exprime encore en tamazight (Kabylie, Aurès, M'zab…) mais aussi dans les autres régions du pays, où la mémoire populaire n'oublie point. Yennar, Yeannayer ou encore Nayer, il s'agit de la même fête, puisque c'est la même date ou presque. Pour certains, c'est le 12 janvier, pour d'autres le 13 du même mois. |
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Heurts entre manifestants et forces de l'ordre, le 10 janvier 2011 à Regueb, près de Sidi Bouzid, en Tunisie (Photo /AFP) |
L'armée a été déployée mercredi dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d'un mois d'une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire.
Des soldats armés, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans la ville pour la première fois depuis le déclenchement des troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis la mi-décembre.
Mercredi 12 janvier 2011, 11h41
Ce développement est intervenu alors que des sources de l'opposition ont fait état du limogeage du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l'ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources.
Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n'ont pu être confirmées de sources officielles.
Un manifestant tunisien affronte la police à Regueb, près de Sidi Bouzid, le 11 janvier 2011 (Photo /AFP) |
Dans la capitale, des renforts étaient postés à des carrefours du centre et à l'entrée de la cité populaire d'Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers se sont affrontés la veille au soir. C'était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l'épicentre du mouvement se situant jusqu'à présent dans le centre du pays.
Un blindé et des soldats en armes étaient positionnés à l'entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d'un bus incendiés n'avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée.
Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d'Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l'ouest de la capitale.
Localisation des villes où ont été tués les manifestants (Photo /AFP) |
Dans Tunis, outre des renforts importants de police et unités d'intervention spéciales, deux véhicules de l'armée et des soldats montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l'ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis.
Cette place avait été la veille le théâtre de manifestations étouffées par la police.
Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision.
Mardi soir, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est dite "inquiète quant aux troubles et à l'instabilité" dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali.
Elle s'est également déclarée préoccupée par "la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires" et a appelé à une "solution pacifique".
La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale.
Le mouvement a débuté le 17 décembre après l'immolation par le feu d'un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police.
Le président Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et âgé de 74 ans, est intervenu lundi à la télévision pour tenter désamorcer la crise. Il a promis la création de 300.000 emplois en deux ans mais aussi qualifié les violences d'"actes terroristes impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés" et accusé des "éléments hostiles à la solde de l'étranger".
L'opposition et les ONG ont exprimé leur déception jugeant la réponse du pouvoir insuffisante, un parti appelant à la démission du gouvernement.
"Le discours du président est décevant et ne répond guère à la crise politique, sociale et économique que connaît le pays", a affirmé la Coalition pour la citoyenneté et l'égalité, un ensemble laïc.
Plus radical, le Parti démocratique progressiste (PDP), principale force d'opposition, a conclu à un "échec du régime", appelé à la démission du gouvernement et à la constitution d'un "gouvernement de salut national".
Selon dix ONG dont la Ligue de défense des droits de l'homme, les véritables causes de la crise sont "la corruption, le népotisme et l'absence de libertés politiques".