un ministre qui devrait passer la main

Pas de sixiĂšme cette annĂ©e                                

  encore une mauvaise dĂ©cision(Ikosium) 

03/03/2008

 Pas de sixiÚme cette annéeQui a dit que "le bon sens est la chose la mieux partagée du monde"? Décidément, en Algérie ce n'est pas le cas. La décision du ministre de l'éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, est à contre-courant des préceptes dictés par l'évidence.

Tombée au milieu de l'année scolaire comme un couperet, voire une sentence inattendue, l'annonce de la suppression de l'examen et l'accession de tous les enfants au cycle moyen a pris de court aussi bien l'opinion publique que la famille de l'éducation.

Cette annĂ©e, l'examen de sixiĂšme n’aura aucune raison d’ĂȘtre ! " Tous les chĂ©rubins du pays passeront au cycle moyen". DĂ©concertante dĂ©claration qu'a faite Boubekeur Benbouzid, ministre de l’Education nationale, lors de sa visite Ă  Oran, dans le cadre des prĂ©paratifs de la prochaine rentrĂ©e scolaire.

Cette mesure intervient une annĂ©e avant le bouclage de la « rĂ©forme du systĂšme Ă©ducatif national.” Le ministre de l'Education nationale a dĂ©clarĂ© concernant les Ă©lĂšves de l'ancien systĂšme qu' "ils passeront de fait au CEM"; et ce, quelque soit leur moyenne
!

MĂȘme s'ils n'ont pas la base requise! Ce qu'il qualifia de " nĂ©cessitĂ© incontournable." Minimisant l'impact que la mesure induira sur la scolaritĂ© de cette catĂ©gorie d'enfants, il a ajoutĂ© que : " Tous les dĂ©tails ont Ă©tĂ© soigneusement examiné Ils feront l'objet d'un suivi spĂ©cifique dans le moyen." A ce titre, il est fort utile de rappeler qu’en 2006 et 2007, le ministĂšre avait organisĂ© deux sessions, aprĂšs avoir annulĂ© l’option du rattrapage.
Donc  ce paliier va devenir comme auparavant un palier de rattrapage....(Ikosium)
M. Benbouzid avait, alors, affirmait que ces mesures entraient dans le cadre de « l’engagement de son dĂ©partement Ă  assurer garantie et gratuitĂ© de l’enseignement pour l’ensemble des enfants jusqu’à l’ñge de 16 ans conformĂ©ment aux recommandations de l’Unicef.” Lors du prĂ©cĂ©dent exercice pĂ©dagogique (2006-2007), le nombre global d’élĂšves ayant rĂ©ussi Ă  cet examen a atteint 676 247, soit un taux de rĂ©ussite de 92,90%.

Selon les avis des uns et des autres ; inspecteurs de l’éducation, enseignants, psychologues, et autres universitaires, qui, signalons au passage, n'ont pas cachĂ© leur rĂ©probation pour la dĂ©claration du premier responsable du secteur de l'Ă©ducation nationale-la suppression d’un examen ne peut que porter atteinte Ă  la dynamique de l’effort, en particulier lorsqu’il s’agit des enfants du cycle primaire.

A l’unanimitĂ©, on Ă©voque la baisse du rendement pĂ©dagogique. Cela Ă©tant une consĂ©quence logique de la suppression de la haie Ă  enjamber que constitue l'examen de 6e pour l'enfant qui se verra rĂ©compensĂ© par l'accession au cycle moyen-examen Ă©minemment symbolique dans la genĂšse d'une dynamique psychologique saine pour l'enfant, qui, par ailleurs, ne se voit qu'Ă  travers ses semblables-( d'oĂč Ă©manera le sens de l'effort; donc de la concurrence et de la compĂ©tition entre les bambins !) A l'origine de ce "semi Ă©chec", on retrouve, l'absence de motivation qui, par implication logique, aboutit Ă  la dĂ©tĂ©rioration de la relation triangulaire- enfant-enseignant- parent.

De prime Ă  bord, il est Ă  relever que la dĂ©claration du ministre intervient au milieu de l’annĂ©e scolaire, au moment oĂč la grĂšve des enseignants chamboule le cours des choses.

La dĂ©cision du ministre ne risque-t-elle pas de dĂ©mobiliser les Ă©lĂšves, en leur inculquant « la logique du moindre effort », se sachant admis d’office.

Outre, que sera le devenir des Ă©lĂšves de l'ancien systĂšme qui n'auront pas le niveau requis pour accĂ©der au palier supĂ©rieur ? Un travail d’investigation sur le terrain pour en savoir plus sur ce que pensent les uns et les autres; Ă©lĂšves, enseignants, parents d’élĂšves et directeurs d’établissements
Lisons entre les mots de tout un chacun.

Quand l'innocence et l'expérience convergent!

Lina, en 5e annĂ©e Ă  l’école primaire de Fort de l’eau, nous dit : « Oui, j’ai entendu parler de cette aĂąfsa (histoire).

Tout le monde en parle Ă  l’école, je l’ai lue avec ma copine dans le journal.» Et de poursuivre, se laissant aller Ă  son innocence « Matchi M’lih, ki man djeouzouch la 6e, makanch l’gout
-(ce n’est pas bien, le fait qu’on ne passe pas l’examen de la sixiĂšme, il n’ya pas de goĂ»t
)- Notre enseignante aussi est contre, Ă  ce qu’on ne passe pas l’examen.» Karima, Une enseignante ayant exercĂ© le mĂ©tier d’enseignante dans le primaire pendant 23 ans, interrogĂ©e sur la portĂ©e et les consĂ©quences de la dĂ©cision du ministre sur la motivation, le profil intellectuel et la personnalitĂ© de l’enfant nous dĂ©clare : « Le nouveaux programme conçu est trĂšs chargĂ© pour tous le monde, et pour l’élĂšve, l’enseignant et pour le parent : l’élĂšve est dĂ©mobilisĂ©, l’enseignant est dĂ©passĂ©, le parent a du mal Ă  suivre son enfant » Sa collĂšgue NaĂŻma lui emboite le pas, en lĂąchant avec un ton empreint de dĂ©sarroi : « Avec 30 ans de service, je me retrouve avec un goitre,
 sans rien en contre-partie ; ni maison, ni bon salaire, ni encouragement ».

Et d'ajouter avec une bonne dose de colĂšre : « Ils privilĂ©gient les licenciĂ©s au lieu de rĂ©compenser l’anciennetĂ© et le savoir faire ;
notre terminale d’antan est beaucoup mieux crĂ©dible que la licence actuelle ! » Fatiha, leurs collĂšgues, 26 ans d’expĂ©rience Ă  son actif, l’air pensif enchaĂźne : « SincĂšrement, on ne sait plus oĂč l’on va : les licenciĂ©s attendent l’occasion pour fuir, nous, les anciens, on est pas considĂ©rĂ©.

Cela fait des annĂ©es qu’ils font Ă  leur guise,
Comment veut- on avoir des rĂ©sultats Ă  la fin de l’annĂ©e,
On a peur de finir Ă  Drid-Hocine ! » Et Karima revient Ă  charge : «Jai Ă©tĂ© surprise par l'annonce
 Dites Ă  Benbouzid de ne pas attendre des mĂ©decins, des ingĂ©nieurs. On ne sera pas sur la bonne voie tant que la gestion d'un dossier aussi important que l'Ă©ducation se fait de maniĂšre unilatĂ©rale! »

M. Lounis Ali inspecteur de l’éducation, en langue tamazight, se dĂ©clare Ă©tonnĂ© par une telle mesure, qui, selon lui, n’a pas fait l’objet d’une Ă©tude minutieuse de tous ses aspects de la part des autoritĂ©s.

«Les enseignants nous ont fait part de leur inquiĂ©tude; les Ă©lĂšves ont manifestĂ© un dĂ©sintĂ©rĂȘt durant les cours, au lendemain de l'annonce de la suppression de l’examen. Ils affirment qu’ils ne peuvent plus contenir les Ă©lĂšves
et on ne peut s’attendre qu’à des retombĂ©es nĂ©gatives, de l’avis de tous ceux que j’ai interrogĂ© », dira-t-il. Et, d’ajouter : «A mon avis, on a pas mesurĂ© les consĂ©quences et la portĂ©e d’une mesure aussi importante que la suppression d’un examen pour une catĂ©gorie aussi sensible que le primaire. Il aurait dĂ» au moins laisser l’annonce pour la fin de l’annĂ©e »

Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©e M. Harouche, inspecteur Ă  la retraite, soutient d'emblĂ©e : «La dĂ©cision en elle-mĂȘme est dĂ©jĂ  unilatĂ©rale, et, sincĂšrement, je regrette que le ministre ait procĂ©dĂ© ainsi.» Par ailleurs, Ă  propos de l’examen d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale et de la 6e, il dira: «L’examen est un motif de motivation.

On n’évalue pas gratuitement. Concernant la 6ieme, si la note est prise en compte, l’examen constitue un motif de motivation qui gĂ©nĂšre une atmosphĂšre de compĂ©tition entre les Ă©lĂšves», tout en prĂ©cisant que c’est un avis Ă©mis en tant que" pĂ©dagogue" et non en tant qu’agent administratif du ministĂšre.

Des psychologues interceptĂ©s Ă  l'hĂŽpital Mustapha nous  ont affirmĂ© que la suppression de l'examen de sixiĂšme induira une problĂ©matique Ă  plusieurs Ă©lĂ©ments : "Le parent est de fait projetĂ© au statut d'enseignant pour aider son enfant, ceci concernant les nouveaux programmes
.

Il n'ya plus de place pour l'affectif
Une collĂšgue m' a fait part de son inquiĂ©tude Ă  ce sujet face Ă  son fils", nous confie l'un d'eux. Concernant la supression de l'examen  de sixiĂšme, un de ses confrĂšres  lui confirme la "dĂ©tĂ©rioration" de la relation triangulaire –enfant-enseignant-parent; ainsi que l'affaiblissement de la dynamique de l'effort chez l'enfant.

Un directeur de CEM Ă  la retraite, au cours d'une discussion inopinĂ©e, dĂ©clare avec la sĂšve psychopĂ©dagogique inhĂ©rente Ă  l'ancienne gĂ©nĂ©ration : "En tant que retraitĂ©, je dĂ©clare solennellement que le ministre doit prendre sa retraite,
une dĂ©claration Ă©manant d'un responsable d'un secteur aussi nĂ©vralgique que celui de l'Ă©ducation !...elle a Ă©tĂ© faite au plus mauvais moment de l'annĂ©e scolaire, au moment oĂč un effort physique et mentale est demandĂ© aux enfants pour relever niveau
cela ralenti leur Ă©lan;

On leur dit implicitement n'ayez aucune crainte ! Allez faire l'Ă©cole buissonniĂšre, votre rĂ©ussite est garantie." Rafik, Ă©tudiant en 4e annĂ©e physique, explicite par translation au monde de la physique: " La suppression de l'examen de 6e pour un enfant Ă©quivaut Ă  l'annulation oĂč l'annihilation de la poussĂ©e des rĂ©acteurs d'une fusĂ©e; par dĂ©duction, cette derniĂšre ne dĂ©collera pas !" Le directeur enchaine: "C'est grave! AprĂšs l'Ă©chec de l'Ă©cole fondamentale, en voilĂ  une "faoudha" (bruit, vacarme) mentale qui jailli de l'esprit d'un ministre; mĂȘme les instituteurs ne se casseront plus la tĂȘte !"

Le cancre et le studieux 
au mĂȘme pied d'Ă©galitĂ©!

Au delĂ  du fait que les enseignants seront dĂ©passĂ©s devant leurs Ă©lĂšves, la dĂ©cision prĂ©sente une excentricitĂ© des plus inquiĂ©tantes Ă  plus d'un titre. Dans l'immĂ©diat, Ă  court et Ă  long terme, dans la mesure oĂč elle fait avec deux poids
une mesure !

C'est-Ă -dire que l'effort sera rĂ©compensĂ© autant que l'oisiveté l'Ă©lĂšve studieux sera recalĂ© au wagon du cancre. Autrement dit, le paresseux, nĂ©gligent se verra propulsĂ© au rang de ceux qui ont rĂ©ussis ! Plus encore, la dĂ©rision prendra une dimension disproportionnelle. Les moins bons des Ă©lĂšves savoureront la tournĂ©e en dĂ©rision de leurs camarades studieux.

Ils (les moins bons) trouveront une certaine revanche sur les studieux en leur rappelant à la moindre occasion que de toute façon, ils passeront tous au CEM.

Le secrétaire générale du SNAPEST (Syndicat autonome de l'éducation), Meziane Meriane considÚre que: "Parmi les élÚves de 5e année qui seront recalés, leur niveau sera bien supérieur que ceux des classes de 6e qui ne doivent leur réussite qu'à la contrevenante décision du ministre." Pour le syndicaliste, "en plus du fait qu'elle soit prise dans la précipitation et d'une maniÚre unilatérale, la décision est antipédagogique; car, elle casse l'échelle des valeurs que l'école s'emploie à inculquer et qui repose sur la notion de récompense aprÚs l'effort."

Et, pour que la boucle soit bouclée, au milieu de la toile chamboulée la Banque mondiale, reléguant les normes universellement, vient s'immiscer au milieu, avec son fameux rapport dans lequel elle conforte en disant que la réforme de l'éducation est sur la bonne voie. Une question, alors, se pose de fait : Sur Quelle base et quels critÚres le rapport a été établi ?

Difficile
.la prochaine rentrée !

850 000 Ă©lĂšves seront attendus dĂšs septembre prochain pour le cycle moyen. L'effectif passera de 2 200 000 Ă  3 200 000 Ă©lĂšves. Ce qui mettra le ministĂšre de la tutelle dans une situation inconfortable, ceci mĂȘme dans le cas ou les 387 Ă©tablissements parmi les 1 100 prĂ©vus seront opĂ©rationnels.

La hausse de l'effectif est la consĂ©quence directe des rĂ©formes dira le ministre, avouant par lĂ  mĂȘme que la prochaine rentrĂ©e sera difficile. Pour faire face Ă  ce flux important, le dĂ©partement de l'Ă©ducation est fin prĂȘt Ă  relever le dĂ©fi. Par ailleurs, 387 nouveaux CEM seront rĂ©ceptionnĂ©, d'ici Ă  septembre prochain, Ă  l'Ă©chelle nationale, dont 112 dans les wilayas du Centre.

Afin de pallier d'éventuels déficits, le ministÚre a promulgué une circulaire habilitant les walis à décider l'affectation de 2 600 classes au cycle moyen à l'échelle nationale, préalablement inscrites au profit du cycle primaire. Aussi, il est prévu la création de nouveaux postes budgétaires, pour pallier à un éventuel manque d'encadreurs.

Publié sur le web le 7 Avril 2008

Amirouche Yazid


La tutelle prendra en charge 60% du préscolaire.

Le ministÚre de l'Education nationale est à la recherche d'une stratégie de prise en charge de l'éducation préparatoire, appelée à connaßtre une généralisation progressive. A cet effet, une journée d'étude a été organisée hier au siÚge du ministÚre situé à El Mouradia (Alger).


Deux objectifs ont été définis par le département de Benbouzid. Il s'agit de présenter la stratégie du secteur en matiÚre d'éducation préparatoire et de susciter la participation des secteurs publics hors éducation. Ont pris part à cette rencontre : les fonctionnaires du ministÚre, les inspecteurs, les directeurs d'établissement, les représentants des secteurs publics, des représentants des écoles privées

 
 
 
M. Benbouzid a d'emblĂ©e rappelĂ© que les mesures gouvernementales relatives Ă  la rĂ©forme du systĂšme Ă©ducatif ont mis en relief cette prĂ©occupation qui se justifie non seulement par la prĂ©paration Ă  la scolaritĂ© obligatoire, mais surtout par les effets et les consĂ©quences engendrĂ©s par la nouvelle organisation du cycle obligatoire. «Partie intĂ©grante de la rĂ©forme du systĂšme Ă©ducatif, l'enseignement prĂ©paratoire sera gĂ©nĂ©ralisĂ© d'une maniĂšre progressive dans la limite des moyens du pays aux enfants ĂągĂ©s de 5 ans», a indiquĂ© le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid.Le ministre estime que l'Ă©ducation prĂ©paratoire doit accorder une place importante Ă  la socialisation de l'enfant et Ă  son Ă©panouissement tout en consacrant une partie des activitĂ©s aux apprentissages premiers prĂ©parant Ă  l'enseignement primaire. Dans la pratique, M. Benbouzid souligne que la prise en charge de l'Ă©ducation prĂ©paratoire doit faire l'objet d'une rĂ©partition rationnelle. Le nombre d'enfants qui seront inscrits en classes prĂ©paratoires pour l'annĂ©e scolaire 2008/2009 dĂ©passera, selon les prĂ©visions de la tutelle, 386 000. La comparaison montre que le nombre va doubler dans la mesure oĂč, durant l'annĂ©e en cours, il est de 147 285 enfants. M. Benbouzid a annoncĂ© que 60% des prĂ©scolaires seront ainsi pris en charge par le ministĂšre alors que le taux ne dĂ©passe pas 23% pour 2007/2008.

Une progression a été enregistrée à ce propos, selon des directeurs de l'éducation. En matiÚre de préparation de la prochaine année scolaire, le ministre s'est montré optimiste. «Les résultats des travaux menés à la carte par les services des directions de l'éducation dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2008/2009 ont révélé que les besoins en salles de classe sont en diminution dans le cycle primaire suite à l'extinction de la 6Úme AF. Le surplus dégagé en postes sera destiné à encadrer plus de 16 189 classes préparatoires et une partie sera réaffectée au cycle moyen qui connaßtra l'arrivée de deux cohortes (6e AF et 5e AP)», dira le ministre.

A partir de ces donnĂ©es, Benbouzid annonce que l'Ă©cart entre les capacitĂ©s dĂ©gagĂ©es par le secteur de l'Ă©ducation nationale et les objectifs de gĂ©nĂ©ralisation de l'Ă©ducation nationale pourrait ĂȘtre absorbĂ© par le secteur public hors Ă©ducation et le secteur privĂ©.



15/04/2008
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