Un mois de mai de toutes les angoisses!
SÉISME, INONDATIONS, MAUVAIS TEMPS
Le déchaînement des éléments a coïncidé avec le 10e anniversaire du terrible séisme de Boumerdès, le 21 mai 2003. Mais c'est la négligence de l'homme qui n'a pas retenu les leçons de Dame nature, qui fait le plus peur aux citoyens.
Panique, panique quand tu nous tiens! Ce mois de mai est, en effet, celui de toutes les peurs pour les Algériens. Tremblement de terre, inondations et un temps qui fait des siennes, inhabituellement capricieux pour cette période de l'année. Le déchaînement des éléments a coïncidé avec le 10e anniversaire du terrible séisme de Boumerdès - 6,8 degrés sur l'échelle de Richter - qui a frappé dans cette région de l'est d'Alger, un certain 21 mai 2003, faisant 1391 morts et 3444 blessés. Voici le récit d'un mois de mai de toutes les angoisses. Le dernier événement «crispant» a eu lieu samedi tôt dans la matinée. Un séisme d'une magnitude de 3,7 sur l'échelle ouverte de Richter s'est produit à 5h 33 dans la wilaya de Djelfa. L'épicentre de la secousse a été localisé à 14 km au sud-est de Hassi Bahbah, wilaya de Djelfa. Deux jours avant, dans la même région un séisme de plus forte intensité avait été enregistré. Jeudi, à 21h03, la terre a tremblé à Médéa, plus exactement à Tablat, à 80 km au sud-ouest de la capitale. Un séisme d'une magnitude de 4,5 sur l'échelle ouverte de Richter. L'épicentre de la secousse a été localisé à 18 km au sud-est de la daïra de Tablat. La force de ce tremblement de terre et la proximité de l'épicentre de sa proximité avec la capitale, a fait qu'il a été ressenti dans Alger et sa banlieue. Ils ont été même bien secoués. Ce qui a engendré la panique, non seulement à Médéa et ses environs, mais également dans la capitale. Quelques minutes à peine après ce séisme de moyenne intensité, tel une traînée de poudre, l'affolement s'est répandu. Tout le monde voulait savoir où a été localisé l'épicentre de ce séisme. Mais surtout savoir si aucune perte humaine n'a été déplorée. Les téléphones ont «chauffé» pour avoir des nouvelles des proches. De même que sur la Toile où tout le monde ne parlait que de ce séisme. Les informations le concernant s'échangeaient. Chacun apporte son témoignage. Dans quelles régions il a été ressenti et avec quelle intensité! Sur le réel ou le virtuel, la panique des Algériens se faisait ressentir! Cette secousse d'intensité moyenne a ravivé dans les esprits la catastrophe du 21 mai 2003. D'ailleurs, ironie du sort, le jour du 10e anniversaire de ce séisme, mardi dernier, une autre calamité naturelle a frappé le pays. De fortes intempéries ont provoqué des inondations dans plusieurs wilayas du pays, dont Alger qui a été littéralement transformée en immense lac. Routes barrées, inondations, dégâts matériels en tous genres, bâtisses effondrées, trémies inondées, citoyens forcés de passer la nuit sur les routes, en sus des nombreux blessés. Un décor apocalyptique s'est installé en ce 21 mai qui est déjà gravé dans les esprits comme une date de deuil national. Cette journée cauchemardesque a fait frissonner les moins superstitieux. Le mauvais temps inhabituel pour cette période inquiète déjà les Algériens, ajoutez à cela des inondations, vous obtiendrez un peuple effrayé.
Les raisons de la peur...
Le jour du jugement dernier a même effleuré certains esprits paniqués. Il y a de quoi avec ce mois de mai, 10e anniversaire du séisme de Boumerdès, qui lui, n'a pas été de tout repos. En effet, le 19 mai déjà un autre séisme avait été enregistré, cette fois-ci dans la wilaya de Béjaïa. D'une magnitude de 5,5 sur l'échelle ouverte de Richter, il a eu lieu dimanche dernier à 10h07. Son épicentre a été localisée en mer à 20 km au nord-est de la ville de Béjaïa. Deux personnes avaient été blessées. Mais la frayeur qu'il a provoquée était des plus grandes. A Béjaïa, les habitants sont sortis dans la rue pour gagner les grands espaces. Les cafés, les écoles, les administrations, les chantiers ont été désertés dans la ville et dans plusieurs villages. Un véritable mouvement de frayeur. Mais comme celui de Tablat, ce séisme n'a pas fait peur seulement aux gens de la wilaya. Il a été ressenti dans plusieurs wilayas alentour, comme Sétif, Jijel, Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger, provoquant ainsi une panique. Mais pourquoi une telle angoisse pour des perturbations météorologiques au demeurant normales. La réponse a été donnée par Dame nature. Les inondations de mardi ont fait frôler la catastrophe montrant que les autorités n'ont pas retenu les leçons du passé. Bab El Oued de 2001 ne semble pas avoir servi à grand-chose puisque à la moindre goutte de pluie, ce même quartier d'Alger se noie dans ses eaux... Les avaloirs ne sont pas suffisants et surtout pas curetés, les voiries aussi sont mal entretenues, les travaux sur ces mêmes voiries restent inachevés durant de longs mois, voire pour toujours...De même pour les leçons de Boumerdès qui n'ont pas été assimilées. Mises à part quelques petites mesures prises par-ci par là, l'anarchie règne toujours dans le domaine de la construction. Des logements et des cités n'ont toujours pas été terminés, leur entretien fait défaut...Cette anarchie, les citoyens en font le constat tous les jours. Et ils sont tout à fait conscients qu'à cause de la négligence des autorités publiques, locales et nationales, le moindre petit «débridement» de la nature provoque une véritable catastrophe qui met des vies en péril. «Allah yastar»...