VENDREDI 15 JANVIER 2010
Photo La Presse Canadienne /
Mise à jour : 14/01/2010 08:37Séisme en Haïti
De 40 000 Ã 50 000 morts
TVA NouvellesAu surlendemain du séisme de magnitude 7 qui a frappé la région de Port-au-Prince, la Croix-Rouge a évalué à entre 40 000 et 50 000 victimes le bilan du séisme. Le président haïtien René Préval a estimé qu'il était «trop tôt pour donner un chiffre» et décrit la situation comme incroyable.
«Beaucoup de maisons sont détruites, des hôpitaux, des écoles. Beaucoup de gens sont dans les rues. Le séisme s'est produit à 17h mardi et j'essaie toujours», a-t-il déclaré à un journaliste de CNN.
Dans l'attente de l'aide internationale, les habitants de Port-au-Prince tentaient de venir en aide aux blessés, d'extraire les morts des décombres et de survivre eux-mêmes, sans eau et avec seulement des moyens de fortune. «C'est bien pire qu'un cyclone», résumait Jimitre Coquillon, un assistant médical travaillant au centre de triage de blessés improvisé sur le parking de l'hôtel Villa Créole . «Il n'y a pas d'eau. Il n'y a rien. Des gens assoiffés vont mourir».
Scènes de désolation
Dans une ville recouverte d'un nuage de poussière blanche, les corps de victimes s'empilaient le long des rues, tandis que les survivants creusaient les décombres, parfois à mains nues, à la recherche d'éventuels rescapés. Avant de les transporter dans des brouettes ou sur des portes transformées en civières vers les hôpitaux encore debout.
Médecins sans Frontières (MSF) soignait les blessés dans deux hôpitaux ayant résisté au séisme, et a installé des tentes dans la ville. La présidente, Marie-Pierre Allier, a expliqué sur France-2 que les trois hôpitaux de MSF dans la capitale étaient endommagés et que leurs blocs opératoires étaient `complètement détruits'. L'organisation va acheminer un hôpital sous tente qui disposera de deux blocs opératoire (afin d')opérer des blessés' du séisme. MSF est sans nouvelles d'une partie de ses équipes locales.
Cuba, qui compte plusieurs centaines de médecins en Haïti, prenait en charge les blessés dans des hôpitaux de campagne.
Camps de fortune pour les survivants
À Port-au-Prince, certains survivants se rassemblaient dans des camps de fortune avec des vivres récupérées dans des bâtiments effondrés. D'autres quittaient la capitale pour chercher un refuge, après avoir rassemblé les biens qui leur restent.
À la tombée de la nuit mercredi soir, plusieurs milliers de réfugiés se sont également réunis sur des couvertures à proximité du Palais présidentiel effondré. Ricardo Dervil, 29 ans, a expliqué avoir rejoint ce groupe par crainte des répliques et parce qu'il était fatigué de voir des cadavres dans les rues. «Tout ce que je faisais, c'était marcher dans les rues et voir des gens morts», confiait-il.
L’aide internationale arrive
L'aide internationale continuait à arriver ce matin. Un avion de Air China a atterri avec à son bord des sauveteurs, du matériel et du personnel médical. Un avion britannique transportant des sauveteurs et du matériel lourd a également atterri en République dominicaine voisine et devrait franchir la frontière dès que possible.
Côté américain, le porte-avions USS Carl Vinson devait arriver au large des côtes haïtiennes jeudi, et la Navy a annoncé que le vaisseau USS Bataan devait appareiller le plus tôt possible, avec ses 2000 Marines.
Trois avions français transportant matériel et personnel médical sont arrivés mercredi en Haïti et ont évacué 91 blessés français, dont sept grave, vers la Martinique, selon le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Le secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet, devait partir jeudi pour Port-au-Prince pour coordonner l'aide française, en liaison avec l'aide européenne et internationale.
Les Nations unies ont débloqué 10 millions de dollars (6,9 millions d'euros) de leur fonds d'urgence, alors même que la Mission de l'ONU en Haïti (MINUSTAH) devait faire face à ses propres pertes. Au moins 16 employés de la force ont été tués dans l'effondrement du siège de la MINUSTAH à Port-au-Prince, et environ 150 autres étaient portés disparus, dont le chef de la mission, le Tunisien Hedi Annabi.
Face à l'urgence, environ 3000 policiers internationaux et Casques bleus déblayaient toutefois les décombres à Port-au-Prince, tentaient de diriger la circulation et d'assurer la sécurité dans la ville, où se sont produits des pillages dès les premières heures qui ont suivi le séisme.
(TVA Nouvelles d'après The Associated Press)