actus inyernationales du 08 mai 2011
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Les vidéos d'Oussama Ben Laden trouvées après sa mort et diffusées par les Etats-Unis prouvent qu'il jouait toujours un rôle actif de premier plan, ont assuré ce week-end des responsables américains, qui s'interrogent sur sa succession à la tête d'Al-Qaïda. Provenant du matériel dont s'est emparé le commando américain qui l'a tué il y a une semaine dans sa résidence d'Abbottabad (Pakistan), ces images ont été présentées samedi au cours d'une conférence de presse à Washington, sans le son, pour éviter de faire passer, a-t-on expliqué officieusement, tout éventuel message à caractère terroriste. Dimanche 08 mai 2011, 13h27 Dans l'une des cinq vidéos rendues publiques et dont on ignore quand elle a été faite, on voit Ben Laden, barbe blanche et bonnet noir sur la tête, blotti dans une couverture marron, en train de regarder la télévision par satellite. Assis par terre, il utilise sa télécommande pour passer d'une chaîne à l'autre, s'arrêtant sur les canaux qui diffusent des images de lui. Dans une autre vidéo, vraisemblablement confectionnée entre le 9 octobre et le 5 novembre 2010 d'après les Américains, il apparaît, barbe teinte en noir, s'adressant à une caméra comme pour les messages vidéo qu'il a transmis périodiquement dix années durant. Les documents mis au jour par les forces spéciales américaines (parmi lesquels il y avait aussi des disques durs, des CD-ROM, des notes écrites à la main...) constituent la "plus importante" saisie jamais effectuée s'agissant d'un chef d'Al-Qaïda, a affirmé un haut responsable des services américains de renseignement. "C'est peut-être le plus grand succès en matière de renseignement en une génération", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat. Ce responsable a insisté sur le fait que les vidéos permettaient de se rendre compte à quel point Ben Laden se donnait du mal en vue de peaufiner son image publique et qu'il restait un "chef actif d'Al-Qaïda", continuant de fournir des instructions au groupe. Reste à déterminer qui va désormais prendre la tête de ce réseau extrémiste, a-t-il dit, jugeant intéressant que l'organisation, qui a juré de poursuivre "le jihad" pour venger son dirigeant, ne l'ait pas encore annoncé. Et ce même si le numéro deux d'Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, 59 ans, "est manifestement le successeur présumé", a reconnu le haut responsable. "Il y a de forts indices selon lesquels (Ayman al-Zawahiri) n'est pas populaire dans certains cercles du groupe. Je crois donc que la question de savoir qui va succéder à Oussama Ben Laden est ouverte", a-t-il noté, affirmant que des membres de la nébuleuse accusent Ayman al-Zawahiri de manquer de charisme et de trop se mêler des détails. L'Egyptien, "cerveau" et principal porte-parole d'Al-Qaïda, qui se cache depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a lancé de nombreux appels à la guerre sainte depuis sa dernière apparition avérée, en octobre 2001 dans l'est de l'Afghanistan. Par ailleurs, la plus jeune des trois femmes de Ben Laden présentes dans la demeure d'Abbottabad a déclaré que son mari et sa famille y avaient vécu ces cinq dernières années et qu'il n'avait "jamais quitté cette maison", a révélé un enquêteur pakistanais, tout en soulignant que ces déclarations n'avaient pas encore été corroborées. Les probabilités d'erreur sur l'identité d'Oussama Ben Laden, après les tests ADN et autres pratiqués sur sa dépouille, sont infimes, ont en outre indiqué des responsables américains. Parallèlement, la polémique a battu son plein ce week-end au Pakistan, soupçonné de double jeu face à Al-Qaïda. L'opposition considère que le président Asif Ali Zardari et le Premier ministre, Yousuf Raza Gilani, doivent s'expliquer sur le fait qu'un commando américain avait pu ainsi pénétrer sur le territoire national et tuer Ben Laden, ou bien démissionner. L'armée pakistanaise, très influente dans les affaires du pays, a pour sa part admis "ses propres insuffisances dans le renseignement sur la présence d'Oussama Ben Laden au Pakistan". En Afghanistan, les talibans ont averti que la mort du chef d'Al-Qaïda donnerait un "nouvel élan" au combat contre les Occidentaux, qui les ont chassés du pouvoir à Kaboul après les attentats du 11-Septembre, téléguidés par le réseau islamiste à partir de ce pays. Les attaques samedi contre des objectifs gouvernementaux à Kandahar, dans le sud, étaient une "vengeance" d'extrémistes après l'élimination d'Oussama Ben Laden, a réagi le bureau du président afghan Hamid Karzaï. Les talibans, quant à eux, affirment que cette opération a été préparée de longue date. De leur côté, les insurgés islamistes radicaux shebab, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda, ont promis de "poursuivre la guerre sainte contre les infidèles" et de mourir en martyrs. Kandahar: les forces de sécurité tentent de venir à bout des talibans
Des tirs sporadiques étaient entendus dimanche à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, les forces de sécurité tentant de venir à bout des talibans qui ont lancé samedi une série d'attaques ayant fait 4 morts civils et militaires et 14 chez les insurgés. Près de 50 personnes ont également été blessés dans les attaques lancées samedi vers 13h00 (08h30 GMT) par des rebelles, armés de fusils et de lance-grenades et revendiquées par les talibans. Dimanche 08 mai 2011, 15h29 Au moins deux roquettes ont été tirées sur le bâtiment dans lequel se trouve le bureau du gouverneur, a déclaré à l'AFP Zalmay Ayubi, porte-parole des autorités de la province de Kandahar. Si les violences ont nettement diminué durant la nuit, deux combattants talibans occupaient toujours dimanche un immeuble d'où ils tiraient des balles et des roquettes.
L'immeuble se trouve à proximité du bureau des servives de renseignements afghans (NDS), un immeuble plusieurs fois pris pour cible par les talibans. "C'est un immeuble compliqué, c'est pourquoi il nous faut du temps pour en reprendre le contrôle mais d'ici peu nous l'aurons vidé de l'ennemi", a déclaré le chef de la police, le général Abdul Razeq. Les rues de Kandahar étaient pratiquement désertes dimanche, a constaté un journaliste de l'AFP. Les principales routes étaient coupées à la circulation. Les talibans disent avoir préparé ces actions de longue date et ne les ont pas liées à la mort d'Oussama Ben Laden. Le bureau du président afghan Hamid Karzai a pour sa part vu dans l'opération de Kandahar une "vengeance" des extrémistes après l'élimination du chef d'Al-Qaïda. "Nous avons dénombré 46 blessés, 24 sont des personnels de sécurité, le reste des civils", a indiqué Mohammad Hashim, médecin à l'hôpital de Kandahar.
"Nous avons également dénombré quatre morts, deux civils et deux membres du personnel de sécurité". Le gouverneur, Tooryalai Wesa, a précisé que deux des personnes tuées l'avaient été dans des tirs croisés. Il a ajouté qu'il y avait eu quatre attentats à la bombe, dont deux avec des voitures piégées et deux avec des rickshaws piégés, et six attentats suicide. Par ailleurs, 14 insurgés ont été tués depuis samedi et quatre arrêtés, dont un Pakistanais, a ajouté Zalmay Ayobi. Des soldats de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), ont participé aux côtés des forces gouvernementales afghanes aux combats contre les insurgés. Il s'agit d'"une spectaculaire attaque dans le cadre de l'offensive de printemps (des talibans), qui a été mise en échec", a déclaré le général James Laster, un porte-parole de l'Isaf. La ville de Kandahar est placée sous l'étroit contrôle des forces de sécurité afghanes, mais surtout des troupes internationales de l'Otan, qui y disposent de l'une de leurs principales bases aériennes. Capitale du régime des talibans quand ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001, Kandahar est restée depuis un des fiefs des insurgés islamistes. Ces derniers y procèdent régulièrement à des attaques visant les bâtiments publics, la police, l'armée et les forces internationales, qui comptent 130.000 soldats dans tout le pays, américains pour les deux tiers. Les forces américaines doivent entamer leur retrait du pays à partir de juillet. L'Otan s'est fixé pour objectif de remettre aux forces afghanes la sécurité de tout le pays à la fin 2014.
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