Gestion des déchets ménagers à Rouiba
Gestion des déchets ménagers à Rouiba
Le parc communal transformé en zone de stockage d’ordures
le 19.09.12 | 10h00
La plus riche commune du pays éprouve du mal à assurer un cadre de vie propre et serein à ses habitants.
Les responsables de cette localité, rattachée à la wilaya d’Alger en 1997 en raison de ses importantes richesses, semblent incapables de trouver les solutions idoines au problème des ordures ménagères. Triste réalité.
En l’absence d’une décharge réglementée, les tonnes de déchets collectés à travers la ville sont abandonnées à l’intérieur du parc communal. Cet espace est transformé en un immense dépotoir à ciel ouvert depuis plus d’un an, ce qui cause d’énormes désagréments aux habitants des quartiers environnants. Mais ceux qui sont les plus pénalisés par les odeurs fétides qui s’en dégagent sont incontestablement les malades qui viennent se faire soigner au niveau des deux cliniques privées jouxtant le parc. «Il s’agit d’une zone de stockage car les ordures sont transférées ailleurs tous les trois jours», justifie un agent de sécurité rencontré sur place.
Le problème est né après la fermeture de la décharge de Oued Smar, indique-t-on. L’endroit offre un décor des plus désolants. Des bus de transport scolaire et des camions disputent la place à toutes sortes de pourritures, a-t-on constaté. «Nous avons une dizaine de camions, mais la plupart sont en panne comme vous le voyez. L’APC emploie 5000 travailleurs, mais le service de la voirie fonctionne avec une vingtaine d’ouvriers uniquement», confie l’agent. Cette source de nuisances constitue un véritable danger pour la santé publique. La puanteur est ressentie à des centaines de mètres à la ronde. Malheureusement, personne ne s’en soucie. L’exemple des moustiques ayant envahi la SNVI, la semaine dernière, n’a vraisemblablement pas encore donné à réfléchir aux élus locaux.
Des engins de collecte qui ne servent à rien
«Cela fait plus d’un an que nous réclamons son transfert. Nous avons envoyé plusieurs requêtes aux responsables locaux, dont le wali délégué, mais nous n’avons encore reçu aucune réponse de leur part», déplore la gérante de la clinique médicochirurgicale Lotus, le docteur Naïma Habchi. Selon elle, les ordures sont parfois laissées dans le parc pendant trois jours, avant d’être transférées vers la décharge de Ouled Fayet. «L’air devient irrespirable pendant les chargements. Parfois, on nous dit qu’ils n’ont pas de camions, c’est pour cela qu’ils jettent les ordures ici», a-t-elle souligné avant de se plaindre de la prolifération des rongeurs et des moustiques aux alentours. «Nos malades en souffrent énormément», s’indigne Mme Habchi.
Mêmes réactions de la part du responsable du centre de rééducation fonctionnelle Djemaï, qui précise que le jet d’ordures dans le parc a cessé pendant quelques semaines l’année dernière, avant de reprendre de plus belle. «On reçoit des malades de partout et ce sont eux qui se plaignent de cette situation», note Djemaï Abdelkader, un responsable du centre. Contacté, le président de l’APC de Rouiba a tenté de minimiser les risques que fait peser ce dépotoir sur la santé des riverains, précisant qu’il s’agit d’une zone de transit des ordures et pas d’une décharge. Notre interlocuteur affirme que l’accumulation des déchets sur les lieux, ces derniers jours, est due à l’expiration depuis une semaine du contrat avec un privé chargé de les transférer à Ouled Fayet. «Nous allons relancer la procédure car nous n’avons pas les moyens matériels pour assurer cette tâche convenablement», a-t-il encore annoncé, sans toutefois justifier le problème des pannes récurrentes des camions de collecte.
Si la commune de Rouiba n’a pas les moyens d’assurer le ramassage des ordures au moment où d’autres pays les traitent, que dire alors des localités qui vivent, à ce jour, des recettes qui leur sont octroyées par l’Etat ? Le nouveau gouvernement aura certainement fort à faire pour éradiquer les 10 000 décharges sauvages recensées à travers le pays. L’opération de nettoiement prévue incessamment dans nos villes, en application de l’instruction du Premier ministre, risque, selon certains, de ne pas atteindre les objectifs escomptés.
Ramdane Koubabi
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