LIBAN ::L'Onu vote une résolution sur le Liban, approuvée par Israël
samedi 12 aout 2006, 7h33
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JERUSALEM (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté vendredi soir à l'unanimité une résolution appelant à l'arrêt des combats au Liban, déclenchés il y a tout juste un mois entre Israël et les miliciens du parti chiite Hezbollah.
La résolution votée à New York appelle le Hezbollah à cesser immédiatement toutes ses attaques, et Israël à cesser immédiatement toutes ses opérations militaires offensives.
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Le texte prévoit que le Liban et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont les effectifs passeront de 2.000 actuellement à 15.000 hommes, déploient leurs forces ensemble à travers le sud du Liban, et qu'Israël retire parallèlement ses forces du Liban sud.
Alors même qu'Israël avait annoncé vendredi l'élargissement imminent de son offensive terrestre au Liban sud, en affirmant que "l'option diplomatique avait échoué", le Premier ministre israélien Ehud Olmert a finalement donné son accord dans la soirée au projet de résolution.
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Selon des hauts responsables cités par la radio israélienne, le texte a été modifié in extremis pour prendre en compte certaines des exigences d'Israël, qui avait demandé le déploiement au Liban sud d'une force internationale "musclée", capable de contenir la milice chiite du Hezbollah.
Le gouvernement libanais doit lui se réunir samedi pour arrêter sa position. Celle-ci devrait être favorable à la résolution - portant le numéro 1701 - puisqu'elle répond à ses demandes essentielles.
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Le Liban, soutenu par les pays arabes, réclamait en particulier le départ immédiat de l'armée israélienne du Liban sud.
La résolution mise au point par la France et les Etats-Unis a été adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité après un mois d'escalade militaire et de bombardements incessants d'Israël sur le Liban, qui ont infligé d'énormes destructions, fait plus de 1.100 morts dans ce pays et déplacé plus de 900.000 personnes, le quart de sa population.
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Côté israélien, 38 civils et 82 soldats ont été tués.
Les combats se poursuivaient dans la soirée de vendredi au Liban sud, tandis que nouveaux raids israéliens ont frappé un convoi de civils et de militaires libanais qui venaient de quitter cette région vers le nord, faisant sept morts et 36 blessés. Quelques heures plus tôt, le gouvernement israélien avait annoncé que l'élargissement de l'offensive terrestre au Liban sud, décidée mercredi, allait commencer, jugeant par avance le projet de résolution, modifié pour tenir compte des exigences Beyrouth, "inacceptable en l'état". Une première mouture du projet avait été rejetée par Beyrouth en début de semaine, notamment parce qu'il ne prévoyait pas de retrait immédiat des troupes israéliennes du Liban sud. Le Liban avait annoncé son intention de déployer 15.000 soldats au Liban sud, afin de reprendre le contrôle de cette région, frontalière avec Israël, qui lui échappe depuis près de 40 ans et est devenue depuis le retrait israélien de mai 2000 le fief des combattants du Hezbollah. L'offensive d'envergure annoncée par Israël, attendue depuis le feu vert donné mercredi par le cabinet de sécurité, devait viser à briser la résistance du Hezbollah, qui continue à infliger des pertes importantes à l'armée israélienne et à tirer quotidiennement des roquettes sur le nord de l'Etat hébreu. L'annonce de son imminence est intervenue alors qu'à New York, les grandes puissances annonçaient avoir enfin trouvé un accord sur un texte visant à mettre fin à la guerre. Les combats avaient commencé le 12 juillet, après la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise. L'Etat hébreu avait demandé leur libération, mais avait rapidement élargi ses objectifs, et affiché sa détermination à neutraliser le Hezbollah et à faire cesser ses tirs de roquettes, ce à quoi il n'est pas parvenu en un mois de combats. Les bombardements quotidiens sur le Liban se sont doublés d'une offensive terrestre dans le sud du pays, où Israël a déployé ces dernières semaines 10.000 soldats. Vendredi, chasseurs bombardiers, canons d'artillerie et patrouilleurs de la marine ont pilonné le nord, l'est et le sud du Liban, de même que la banlieue sud de Beyrouth, où est implanté le Hezbollah, visée par une série de raids intenses, tuant quinze civils, selon la police. Dans la soirée, sept personnes ont été tuées, dont des militaires, et 36 blessées selon la police par des bombes larguées par des drones israéliens sur un convoi de voitures parvenu dans la plaine de la Békaa, dans l'est du Liban. Le convoi, qui comprenait des centaines de soldats et de civils libanais fuyant les bombardements, avait évacué quelques heures plus tôt la ville de Marjayoun, au Liban sud, escorté pendant les premiers kilomètres par deux blindés de la Finul, qui au moment de l'attaque l'avaient déjà quitté. Selon le porte-parole de la Finul, "les forces israéliennes avaient été prévenues" du passage du convoi, "et avaient donné leur feu vert". A Genève, le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a adopté vendredi une résolution dénonçant les opérations militaires israéliennes et demandant une enquête sur les attaques "systématiques" par Israël contre les civils. Le Haut commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme Louise Arbour avait prévenu avant le vote que les responsables pouvaient être poursuivis pour crimes de guerre. Dans les secteurs frontaliers au Liban sud, les combats se sont poursuivis vendredi entre unités israéliennes et combattants du Hezbollah, où un soldat israélien a été tué, selon la télévision du Qatar Al-Jazira. Selon une source militaire israélienne, 16 soldats de Tsahal ont été blessés dans des accrochages.
ISRAEL PERSISTE MALGRE LE VOTE DU CONSEIL DE SECURITE
AP | 12.08.06 | 03:15
JERUSALEM (AP) -- De longues colonnes de tanks, de blindés et de troupes israéliens ont franchi la frontière libanaise tôt samedi, marquant la poursuite de l'offensive terrestre malgré le vote à l'unanimité d'une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.
Il s'agissait pour Tsahal d'infliger un maximum de pertes au Hezbollah avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Israël a fait savoir vendredi que l'offensive continuerait au moins jusqu'à dimanche, lorsque le Premier ministre Ehoud Olmert recommandera à son gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire de voter l'approbation de la résolution du Conseil de sécurité.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mark Regev, a précisé que Tsahal poursuivrait son offensive jusqu'à la décision du gouvernement dimanche, pour ensuite transférer le contrôle du sud du Liban à l'armée libanaise, conformément à la résolution du Conseil de sécurité.
"La logique serait que même dans le cadre de cette issue heureuse, si vous transférez à l'armée libanaise un Sud-Liban plus propre, un Sud-Liban où le Hezbollah a été supprimé du territoire, cela rend leurs soucis (de l'armée libanaise) plus faciles", a déclaré M. Regev.
Plus de 10.000 soldats libanais participent actuellement aux opérations dans le sud du Liban. La nouvelle phase de l'offensive, décidée six heures seulement avant le vote de la résolution à l'ONU, est censée amener les troupes de Tsahal jusqu'au fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres au nord de la frontière. AP