POUR DÉNONCER LA HAUSSE DES PRIX DE CERTAINS PRODUITS ALIMENTAIRES
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Actualités : POUR DÉNONCER LA HAUSSE DES PRIX DE CERTAINS PRODUITS ALIMENTAIRES
Émeutes à Fouka et Staouéli
Des jeunes des cités des Oranges et Al-Amar, dite communale, à Fouka (Tipasa) et de La Bridja à Staouéli (Alger) ont fermé, la route, ce lundi, de leurs quartiers respectifs. Par cette action, ils voulaient dénoncer la flambée des prix des produits alimentaires de large consommation.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) - Situé sur les hauteurs de la ville de Fouka, dans la wilaya de Tipasa, le quartier appelé Communal était, ce lundi, le théâtre d’un mouvement de protestation. Des centaines de jeunes des cités des Oranges et Ali-Amar ont investi la rue durant l’après-midi de lundi. Leur objectif était de manifester leur colère contre la hausse des prix de certains produits alimentaires. Ils ont agi en bloquant la route à l’aide de blocs, de barres de fer, de troncs d’arbre et de pneus incendiés, plongeant ainsi tout le quartier dans un immense nuage de fumée noire. Il a fallu l’intervention des forces de la Gendarmerie nationale pour mettre fin à cette manifestation qui a duré plusieurs heures. Le quartier Communal présente l’image d’un éternel chantier. Des constructions inachevées, des eaux usées qui coulent à ciel ouvert et des routes non revêtues. Même les quelques tronçons goudronnés sont parsemés de nids-de-poules. «C’est trop ! C’est vraiment trop ! Où vat- on ainsi ? Le bidon d’huile de 5 litres a atteint les 780 dinars et le kilo de sucre 150 DA. Il s’agit de produits alimentaires indispensables. Ceci, sans parler des fruits ou de la viande qui sont déjà hors de notre portée», peste un habitant du dudit quartier. Pour ce mécanicien, «la hausse des prix n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase». «Notre quartier est noyé dans une multitude de problèmes», dira-t-il. Les mêmes scènes se sont produites dans le quartier de La Brija, à Staouéli. Selon un riverain, les résidants sont, eux aussi, sortis dans la rue manifester leur colère contre la subite flambée des prix des produits alimentaires. Ils ont fermé le carrefour à la sortie de Staouéli menant vers Sidi-Fredj et Zéralda. Arrivés sur les lieux, les éléments de la gendarmerie ont tenté de disperser les manifestants, mais en vain. «Les affrontements entre les contestataires et la Gendarmerie ont continué jusqu’en début de soirée, avant que les jeunes ne se résignent à se disperser », ajoute-t-il.
R. N.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/01/05/article.php?sid=110942&cid=2
De graves pénuries menacent le pays
Mohamed BOUFATAH - Mercredi 05 Janvier 2011 - Page : 3
Le pays tout entier risque la rupture d’approvisionnement en toute sorte de produits | |
R. BOUDINA |
Une dangereuse anarchie règne au port d’Alger. Des pertes énormes grèvent le Trésor public. Les conséquences sont incommensurables. L’Algérie perd environ un million d’euros par jour, selon des sources très au fait de ce qui se trame au premier port commercial du pays. Aujourd’hui, tous les acteurs intervenant au niveau de cette infrastructure, s’accordent à dire que «le port se dirige inexorablement vers un blocage qui ne dit pas son nom».
Dans cette situation, le pays tout entier risque la rupture d’approvisionnement en toute sorte de produits, notamment en matières premières et produits pharmaceutiques. Cela est d’autant plus vrai que le pays dépend presque à 80% de l’importation.
A titre d’exemple, «500 conteneurs de poudre de lait sont en souffrance dans les aires de stockage de l’Entreprise portuaire d’Alger, (Epal) et de Dubaï Port World (Dp Word). Les médicaments, un autre produit névralgique et périssable, sont soumis à un temps d’attente inconcevable donc, à des retards immenses avant leur livraison. La liste n’est pas exhaustive, puisque plusieurs produits, à l’exemple de la farine, rencontrent les mêmes obstacles au port», expliquent les consignataires, transitaires et opérateurs privés. Cette pagaille générale est due de prime abord au manque de moyens de manutention.
«Le port d’Alger qui devait fonctionner avec un minimum de 70 engins et chariots ne dispose en tout et pour tout, que de 8 chariots de type stackers dont 2 sont en panne», affirme un cadre de l’Epal sous l’anonymat. «On ne sait pas par quel miracle ces engins pourront assurer à la fois, la levée de la marchandise pour les clients des transitaires et le déchargement des bateaux en débarquement à quai», s’est interrogé un consignataire qui affirme qu’actuellement, il y a plus de 14 navires qui attendent à quai. En sachant que plus d’une dizaine d’autres sont en rade chargés à raison de 200 conteneurs par bateau. A cette situation s’ajoute un nombre très important de conteneurs stagnant au niveau des espaces de stockage des deux terminaux du port. «On est arrivé aujourd’hui, à une situation très grave où près de 9000 conteneurs sont emmagasinés ou massés au port», a-t-on souligné en substance.
Les chiffres établis actuellement concernant les pertes «sont de l’ordre de 300.000 euros par jour dans le cadre des surestaries conteneurs ou des frais de magasinage payés au port engendrés par les retards de sorties des conteneurs».
Comme un malheur n’arrive jamais seul, hier, plus d’une centaine de dockers sur les 900 du port d’Alger ont observé un arrêt de travail. Réagissant à cette action inattendue des dockers, le directeur général adjoint de l’Epal, Abdelaziz Ghettas, a expliqué que les dockers contestent l’application de certains dispositifs contenus dans la convention de branche signée entre la Société de gestion du port (Sogeport), la Fédération nationale des ports et l’Ugta. Il s’agit des dispositifs relatifs à la compensation des heures supplémentaires et à l’organisation du travail.
Le texte stipule que «la majoration des heures supplémentaires travaillées de nuit (se fait) sans cumul avec les repos compensateurs» et que les agents ayant travaillé en double nuit «bénéficient du paiement du premier shift en heures supplémentaires majorées à 100% avec l’attribution d’un jour de récupération pour le 2e shift de nuit».
Les supplémentaires exécutées les vendredis et les jours fériés demeurent payées à 100% et compensées par une journée de repos, conformément à la loi relative aux relations individuelles de travail, a rappelé le DGA de l’Epal. M.Ghettas a expliqué encore que les dockers, en arrêt de travail, veulent être payés et prendre une récupération pour toutes les heures supplémentaires, même celles effectuées en dehors des vendredis et des jours fériés, ce qui est, selon lui, contraire à la loi. Si d’un côté, l’ensemble des intervenants au port expriment leur ras-le-bol, en revanche, on se dirige vers l’annulation des appels d’offres lancés récemment pour contracter avec les entreprises de manutention privées dans l’objectif d’acquérir huit engins supplémentaires.
Là aussi, le problème ne sera pas réglé car, selon nos interlocuteurs, «le port enregistre un déficit de plus de 60 engins». Un cadre de l’Epal qui a requis l’anonymat a résumé cette situation en déclarant qu’«il y a un blocage total au niveau du port d’Alger car l’entreprise ne s’est pas préparée à une telle éventualité avec un manque de moyens flagrant. Alors qu’on souffrait d’un déficit en chariots, une décision brusque vient mettre fin aux activités de 35 sociétés de manutention».
SELON LE MINISTÈRE DES FINANCES
La hausse des prix des produits de base va persister | |
Les prix des produits de première nécessité continuent leur hausse sur les marchés internationaux. Cela est non sans répercussion négative sur le marché intérieur et risque de s’accélérer en 2011. Excepté les prix des blés et du lait, subventionnés par l’État, les prix des autres produits risquent de continuer sur cette lancée, ce qui pourrait nous amener à un taux plus élevé de l’inflation en 2011 par rapport à l’année précédente, où il a été enregistré 4%. Ce sont là , les affirmations de Abdelmalek Zoubeïdi, directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale. Cette situation est due, en premier lieu, à ses dires au changement du régime alimentaire des pays émergents qui intègrent d’autres aliments que le riz pour la Chine, à titre illustratif, dans la composante alimentaire. Sur un autre registre, ce même responsable, s’est montré plus rassurant quant à la santé financière de notre pays. Pour appuyer ses dires, le directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, a déclaré que vers la fin décembre 2010, les disponibilités du fonds de régulation des recettes étaient de l’ordre de 4800 milliards de dinars, soit un accroissement de 500 milliards de dinars par rapport à 2009. S’agissant des réserves de change de l’Algérie, elles étaient, selon le même responsable, de 155 milliards de dollars à fin 2010. «Une assise financière qui permettra de conduire le programme 2011 dans des conditions soutenables, ainsi la sécurisation des années à venir», a-t-il dit, non sans reconnaitre l’existence d’un déficit du Trésor, Abdelmalek Zoubeïdi a indiqué que c’est lié au fait de l’expansion de la dépense d’équipement. Excluant le financement extérieur, il a indiqué que le fonds de régulation permet de financer partiellement le déficit du Trésor. «Le fonds de régulation des recettes est alimenté par le différentiel entre le prix réel du baril de pétrole sur le marché international et celui fixé pour le calcul dans la loi de finances. Ce dernier est de 37 dollars le baril pour 2011», a-t-il encore expliqué. Par ailleurs, le directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, estime que le niveau de la dépense pour 2011 est assez lourd avec des budgets d’équipement et de fonctionnement dépassant les 6000 milliards de dinars. Et il est impératif selon lui de veiller à ce que les projets inscrits à un certain montant ne soient pas alourdis avec des réévaluations additionnelles. «L’Inspection générale des finances (IGF), a toutes les prérogatives.» C’est du moins ce qu’a déclaré Abdelmalek Zoubeïdi. « L’IGF a désormais la prérogative de procéder au contrôle de la dépense publique quel que soit le statut de l’entité qui l’engage. Cela concerne aussi les entreprises privées qui bénéficient de subventions de l’État, de prêts ou de garanties. Et d’ajouter que le programme d’action de l’IGF est validé annuellement par le ministère des Finances. Contrôler les choses et de les suivre est considéré comme un élément de sécurisation contre toutes mauvaises surprises. | |
Farid Houali |